L'asile, le site qui sent la bouse (Page 210 sur 280)

Oui, bravo Aeneman, on est à la limite du mentalisme là.

Vaste question. Y répondre précisément est quasi-impossible, trop de facteurs idiots ont un rôle dans la rentabilité économique en maraichage : le sol, le climat, ta commercialisation, tes rapports avec la concurrence/partenaire, le hasard aussi un peu on va pas se le cacher.

Bon quelques éléments quand même :

- Vu la surface totale du terrain, je compte mettre en production 1600m² max. Y a une réflexion en cours autour de la mise en place d'un verger sur une autre parcelle de la commune afin d'ouvrir un second atelier, mais euh c'est pas pour tout de suite.

- En bio, la rentabilité euro/m² est TRES différente selon les fermes : ça peut aller de 2e (agro-système mécanisé, beaucoup de surface utilisée) à 25e/m² (on a deux ou trois exemples en France de personnes qui arrive à ça sur des (très) petites surfaces avec des conditions de ventes optimales).

- Comme je veux garder un emploi salarié pour l'instant, je vais pas partir année n avec 1600m² en production. On va plutôt faire quelque chose comme 600m² année N, 800 n+1, 1000 n+2, 1300 n+3, 1600 n+4 en devenant ATP (agriculteur à titre principal, plus de 40% du revenu relevant de cette activité) entre n+2 et 3.

- Si on prend comme base théorique 10e/m² de rentabilité (ce choix est arbitraire, ça sera p'être moins, p'être plus) , ça fait 6000e la première année en complément de revenu. On peut espérer que cette rentabilité là augmente d'année en année avec l'aggradation des sols et l'amélioration des processus de prod : moins d'aller retour pour Niark, moins de temps passés à désherber, bla bla bla.

Si tout se passe bien, je devrai pouvoir me tirer au minimum un smic, ce qui reste deux fois plus que la plupart des installations en maraichage bio. Si tout se passe merveilleusement bien, on peut imaginer doubler la rentabilité (20e/m²) et arriver à 25/30.000e à l'année. C'est bon de rêver.

Pas par principe, en tout cas. Le cahier des charges bio passe totalement à coté du sujet en se focalisant uniquement sur la chimie et en oubliant le sol. Mais :

- C'était une volonté de la commune d'installer des production certifié AB.
- L'Etat Français subventionne ce genre d'installation avec du crédit d'impôt. Aujourd'hui, ça chiffre quand même à 4500e (qui sont reversés à l'entreprise si tu ne payes pas d'impôt) et comme me la si bien dis le conseiller de la chambre agri "monsieur, vous savez, le travail de l'agriculteur aujourd'hui c'est faire la chasse au subvention".

Pour répondre à ta deuxième question, oui ça peut-être contraignant si tu ne sais pas adapter tes pratiques culturales : on le voit en particulier sur la gestion phytosanitaire. Les gens qui s'installent en bio mais qui ont des pratiques de conventionnels (labours, sol nu, pas d'ombrage, zéro carbone pour nourrir le sol) ont les mêmes problèmes que les conventionnels (plantes faibles, sujettes aux maladies et aux ravageurs) sans pouvoir traiter avec les produits des conventionnels.

Use the troll Jim.

Je comprend pas comment t'arrives à cette conclusion avec ce que je te dis. En fait si tout est calculé dans mon prévisionnel sur 5 ans, jusqu'aux rendements de chaque planches pour chaque légumes, le besoin en semences pour pouvoir planifier les commandes de graines, etc.

Bref sur le papier tout roule, j'ai quasiment zéro charge (pas d'emprunt, peu de matos, pas de salarié) et un produit correct par rapport à la surface et au temps de travail alloué à l'activité.

M'enfin ça reste des calculs fait à partir de données théoriques. On verra a la fin de la première année où on pourra faire un vrai bilan a partir des données économiques réelles : combien de kg, combien de CA.

Pour la question du salariat : le projet de la mairie n'a pas encore vu le jour et rien n'indique que ce sera le cas dans un futur proche. En attendant j'avais quand même envie de m'installer. Du coup situation hybride, je taffe a côté pour assurer le train de vie de  Niarkette, je vend suffisamment de came pour être agri a titre secondaire et faire de la maille en plus sur une activité que j'aime.

Rien.
Les fdps en bio qui utilisent les dérogations pour traiter quand même, on les connait. Les fdps en bio qui utilisent massivement le souffre (bouillie bordelaise mon cul), on les connait. Pareil pour le ferramol (anti limace).

Les fdps en bio qui "font des purins" et utilisent la pensée magique pour soigner leurs plantes, on les connait.

Je nourris mon sol, voilà mon traitement. Mes plantes ne sont pas de petites choses fragiles, elles font du krav maga bien sûr. On a les données de terrain  pour appuyer tout ça depuis quelques années : quand t'arrête de massacrer ton sol a coup d'outils, ton budget phyto disparaît en un a trois ans.

J'écris tout ça depuis un portable en sortie de table avec 3gr dans chaque bras.

tu veux pas nous faire une petite amap virtuelle l'asilegume ?

C'est tellement au sud que c'est même pas made in france pour moi

"Dans le bureau en face, y a un gars qui ressemble à un manouche qui va toutes les demi heures aux toilettes. Il revient, son visage semble changé. Ca doit venir de tout le jus d'orange qu'il boit. Forcément ça donne envie de pisser. 
Demain il est pas là, il télétravaille. Et après demain il est en arrêt. Pour plusieurs jour il m'a dit."

Ouais, c'est le merdier.

Les calendriers de culture ne sont plus bons, en particulier dans le sud. Les références de plantations des distributeurs de semences sont aussi à la ramasse. Le variétal non plus n'est pas capable de s'adapter à des décennies de sélection sur des critères précis (précocité, dormance, etc).

Les semis que j'ai lancé début octobre pour les légumes d'hiver ont du mal : le delta entre la température en journée et la nuit est violent, il fait trop chaud MAIS la luminosité elle n'est déjà plus la même que pendant l'été. Bref, ça pousse mal, ça pousse bizarrement.

Ici cela fait deux mois qu'on a pas vu la pluie : dans le Tarn un mois d'octobre sans pluie, c'est quasiment du jamais vu. On est encore en restriction au niveau de l'utilisation de l'eau d'ailleurs et il y a des communes à coté de nous qui ont frôlé de peu le manque d'eau potable, rien que ça.

Le sol c'est du béton aux endroits qui ne sont pas couvert par de la matière organique et on peut compter les nouvelles fissures dans les maisons (sauf la mienne !) à cause des retraits d'argiles.

Quand je vois la gueule du champs de mon voisin céréalier, ça me donne envie de me suicider à sa place. Lui passe sa journée dans le tracteur à faire des aller retour au cultivateur pour bien terminer ses parcelles. Il ne manque qu'un petit orage pour que son sol partent direct dans le Tarn.

Non vraiment c'est ok, on peut encore avoir des tomates et des aubergines hihi

Il existe un autre type de vêtement ? J'ai pas mis autre chose depuis Avril dernier je crois.

Ouais pardon, je me suis mis au diapason du reste du véritable mouroir : une petite phrase ici ou là et puis basta.

Le bureau c'est vraiment un monde incroyable. On a 2000 dossiers d'agriculteurs qui vont crever/fermer boutique s'ils touchent pas l'indemnisation rapido et on est 3 personnes pour les instruire.

Sur les 3, 1 n'est pas là tous les lundi jusqu'à la fin de l'année et l'autre  les lundi et vendredi.

Pour donner une idée je tourne autour de 10-15 dossiers à la journée, soit deux fois plus que mes deux collègues alors que ben je fais ça depuis une semaine.

A ce rythme on en verra le bout vers Février. Et tu crois que ça toucherai quelqu'un au niveau de la direction ? J'ai déjà dis à mon chef de service que je rempile pas à la fin du CDD (coucou Conrad) parce que c'est une maison de fou son truc et ça vaut pas les "avantages" (en gros des jours de congés quoi puisque c'est impossible de toucher plus de thunes).

Pareil.