Sujet : Le poulet saut? au basilic et au piment ou le d?lectable mensonge
Jusqu’ici, les recettes que j’ai posté étaient relativement simples. Elles ne nécessitaient pas d’ingrédients difficiles à trouver ou à choisir, elles ne requéraient pas de matériel culinaire spécifique, et la question de la surveillance de la cuisson, à l’exception notable des oeufs brouillés ne se posait pas.
De plus, ces recettes s’inscrivaient dans la gastronomie française classique.
Le poulet sauté au basilic et au piment constitue donc une rupture, c’est à la mode. Mais comme les ruptures à la mode, celle-ci est principalement publicitaire. Ainsi, vous aurez besoin d’ingrédients exotiques, mais rien que vous ne puissiez trouver en grande surface disposant d’un rayon fruits et légumes ou chez un bon marchand de primeur. De même, c’est la première recette de « sauté asiatique » que je poste, mais vous constaterez que la technique à mettre en œuvre ne tient pas de la sorcellerie.
Parlons donc technique un instant.
Le sauté asiatique consiste à couper les ingrédients en morceaux de petite taille de manière à pouvoir les faire sauter à la poêle à feu vif durant un temps de cuisson très court. L’explication économique et culturelle d’une telle technique serait la nécessité d’utiliser le moins possible de combustible (et je les comprends, vu comment c’est humide là-bas, dénicher du bois sec doit être relativement complexe). La conséquence diététique est que les qualités nutritionnelles des aliments ainsi cuisinés seront moins affectées que par une cuisson plus longue.
En clair vous allez passer deux fois plus de temps à couper légumes et viandes en petits morceaux qu’à les cuire.
La cuisson, puisque cuisson il y a (j’ai ri quand a débarqué la mode du « raw food », moi j’appelle ça des crudités), aura lieu dans une grande poêle, une sauteuse (une grande poêle avec des bords hauts) ou un Wok. Le Wok n’est absolument pas nécessaire, la sauteuse un peu plus parce que sans bords hauts, c’est assez facile d’envoyer de la bouffe voler dans toute la cuisine. Je pars donc du principe que vous possédez au moins une sauteuse.
Pour faire « sauter » des aliments, vous devez connaître les trois techniques ancestrales que même les moines Shaolin ne maîtrisent qu’en y passant leur vie. La première s’intitule « remuer la poêle ». La seconde est nommée « faire des tours dans la poêle avec une cuiller en bois ». La troisième, la plus mystique, s’appelle « retourner les ingrédients avec une spatule ».
Le principe du sauté asiatique est généralement toujours le même : vous faites chauffer un peu d’huile dans la sauteuse, puis vous y ajoutez des ingrédients qui vont parfumer l’huile (ail haché, gingembre haché, oignon émincé ou haché…) que vous faites sauter très peu de temps. Puis vous ajoutez la viande et vous la faites sauter quelques minutes.
Vous réservez la viande au dans un plat tenu au chaud, vous faites sauter les légumes quelques minutes, vous rajoutez la viande, la ou les sauces, et des fines herbes et vous servez.
Complexe, hein ?
En fait le sauté asiatique ne pose que 2 problèmes pratiques.
Il vous faut une bonne organisation
Vous allez devoir constamment remuer les ingrédients qui seront dans votre poêle, tout en y ajoutant des nouveaux. Vous n’aurez donc pas le temps de préparer les ingrédients au fur et à mesure une fois la cuisson commencée. Tout devra donc être déjà prêt.
Il faut être présent pour la cuisson
Contrairement à un plat où vous feriez revenir des ingrédients, vous devrez être constamment en train de remuer et de surveiller votre cuisson. Parce que si c’est trop sec, c’est que vous avez raté la cuisson. N’ayez aucune crainte : c’est bon quand même.
Bon, passons à la liste des
Ingrédients
500g de blancs de poulet coupés en lanières d’environ 1 cm de large
1 cuiller à soupe et demie d’huile d’arachide
3 cuillers à soupe d’ail haché
1 cuiller à soupe de gingembre frais haché (la plupart des marchands de fruits et légumes en vendent désormais)
1 cuiller à soupe de sauce soja claire (en supermarché)
2 cuillers à café de sucre
2 cuillers à café de sauce Chili (je vous laisse choisir entre la douce, la forte et l’extra-forte. Personnellement, pour cette recette, j’utilise la douce)
4 cuillers à soupe de bouillon de volaille
1 grosses poignées de feuilles de basilic entières
Préparation
Faites chauffer la sauteuse, ajoutez l’huile.
Quand l’huile est chaude, ajoutez ail et gingembre et faites les sauter une trentaine de secondes en remuant beaucoup. Ajoutez alors le poulet et faites-le sauter 2 minutes. Au bout des deux minutes, vous rajoutez sucre, bouillon, et sauce soja. Baissez à feu doux et laissez mijotez 5 minutes.
Ajoutez l’huile de sésame, le basilic, mélangez bien et servez aussitôt.
Les temps sont bien évidemment indicatifs. Un bon moyen de vérifier : vous prenez un des gros bouts de poulet et vous le coupez en deux. Ou alors, goûtez !
Donc le premier mensonge était la prétendue difficulté de la cuisine asiatique. C’est en fait rarement vrai. La cuisine asiatique, vous vous en rendrez compte si vous réalisez la recette, c’est simple, mais c’est long(notamment la préparation de tous les ingrédients).
Le second mensonge est le piment annoncé par le nom de la recette. Si comme moi vous utilisez de la sauce Chili douce, il n’y a pas de quoi ébouillanter un chat. Si vous voulez pimenter davantage, rajoutez du piment frais haché ou du sambal oëlek en même temps que le poulet.
Bon appétit bien sûr.