Ah ben j'ai beau relire mille fois, c'est factuel. Ils sont arrivés dans les années 60-70, leurs parents n'étaient pas des esclaves depuis au moins 1804 ! Si tu as d'autres infos venant contredire ça, encore plus du coin qui s'est libéré le premier de l'esclavage (dur à amalgamer un mouvement politique abolitionniste, et des esclaves qui se révoltent et se libèrent). D'ailleurs ils viennent juste de fêter cela, le 1er janvier, fête de leur indépendance. Si tu as des potes haïtiens, tu as du en entendre parler. Ils sont très réacs identitaires nationalistes ces gens. Ça ne te dérange pas ? En plus niveau homophobie ... ouille, ça pique ! Les Trans, oublie-ça, ils les mangent !
Sinon, je te vois venir, mais alors là, savais-tu que je suis descendant d'esclaves ? Est-ce que ça compte ? Est-ce que ça explique le racisme systémique au Québec ? Parce que du racisme j'en ai vécu ici, en tant que francophone, ouais c'est rigolo d'aller vivre dans le West-Island au sein de cette colonie anglaise. Et pour le coup le racisme vécu par les francophones au Canada, il est bien systémique ! Il découle aussi de loi ayant brimé les libertés des francophones, bafoué leurs droits. Tu pourrais bien lire les trois tomes du livre noir du Canada anglais, juste pour savoir ce qu'on vécu les métis, amérindiens et canayens ici. Limite de l'esclavage, juste payé de quoi manger. Ah mais ça, jamais Émilie Nicolas va t'en parler.
Et oui, l'occident a été un acteur incontournable de l'abolition de l'esclavage dans le monde, un autre fait historique. Un des bienfaits du colonialisme tu me diras. Dans beaucoup d'autres civilisations, c'était encore et toujours toléré. D'ailleurs ça existe encore. Qu'Haïti ou le Japon l'ait aboli n'y change rien, surtout pour les premiers qui se libéraient eux-mêmes, car esclave, c'est évident qu'ils n'allaient pas défendre leur propre asservissement. Ils ne sont pas allés l'abolir ailleurs que sur leur territoire, ni eux, ni les japonais qui ont pratiqué l'esclavage en Chine et Corée (les seikō) jusqu'en 1945, ils ne sont pas de ceux qui ont été le moteur abolitionniste dans de nombreux pays et ont participé à interdire cette pratique un peu partout sur terre. Les occidentaux oui, tu sais amener la paix et la démocratie dans le monde. Mais ça je veux bien te le laisser, parce que c'est en effet un propos discutable, relevant du roman national, pas forcément faux par contre, juste enjolivé. De plus, si ces occidentaux se sont battus contre l'esclavage, de mon avis et celui de quelques historiens, c'est avant tout parce que cela ne rapportait plus, que la révolution industriel (la vapeur) avait changé la donne. Toutes ces mesures ne relève pas de l'humanisme, mais bien d'intérêt marchands.
Que tu cites haïti, c'est amusant. Ça ne change en rien que le courant abolitionniste a pris racine en Angleterre, avant la révolution haïtienne, justement motivée par ces mêmes courants abolitionnistes européens, qui comptaient des alliés en Europe, donc en occident. Ni que l'esclavage a bien été aboli en 1794 par la convention en France suite aux différentes pressions étrangères et la menace des royalistes qui faisaient copain avec les esclaves pour faire chier les républicains. Ce qui fit que Toussaint a rejoint les républicains. Mais là où il nous a fait une napoléonnade, c'est qu'en 1800 il rétablit les plantations et le travail forcé, réprimant par la force les noirs protestataires. Mais bon, c'est sûrement plus beau du côté de ton roman national haïtien ! MBC c'est un réac, tes Haïtiens pas contents au Québec ils sont cools.
Sinon, je te conseille la lecture de : Réflexions sur l'esclavage des Negres de Condorcert, 1781 ! Bien avant la révolution haïtienne, bien après les courants britanniques d'émancipation des esclaves.
C'est un résumé grosso merdo, l'histoire est plus complexe, mais en rien cela ne vient invalider le fait que les immigrants des années 60-70 n'était pas descendants d'esclave, mais venait bien d'une république libre, ne connaissant plus l'esclavage depuis plus d'un siècle !
« Je suis né d'un con, je mourrai comme un con » El Comandante Rebleauchón