Sujet : Factfulness
On est plus vers une ambiance type les fils de l'homme que des 30 glorieuses quand même.
Non. Pourquoi? Et bien je vous conseille chaudement la lecture de ce bouquin: https://www.decitre.fr/livres/factfulne … 27112.html
Le monde en parlait avec ces mots bien mieux que moi:
« Factfulness », le livre qui démêle le fait du faux
Dans l’ouvrage, encensé par la critique et en lice pour le Business Book of The Year, le professeur de santé publique Hans Rosling, décédé en 2017, démonte nos visions déformées sur l’état du monde.Son dernier ouvrage, Factfulness, qui présente les « dix raisons pour lesquelles nous avons tort concernant le monde et pourquoi il va mieux que nous ne le pensons » est sorti, en anglais et en suédois, début avril. On pourrait y voir le testament d’un homme exceptionnel, qui s’était donné pour mission de combattre les approximations et fausses informations sur l’état du monde. A 68 ans, le professeur de santé publique Hans Rosling a succombé à un cancer du pancréas, le 7 février 2017, sans assister au succès phénoménal de son livre. Dernière consécration en date : le 13 août, l’opuscule a été sélectionné sur la liste des quinze ouvrages en lice pour le titre du Business Book of the Year 2018, attribué par le Financial Times et le cabinet de conseil McKinsey. Le lauréat sera dévoilé le vendredi 14 septembre, avec une récompense de plus de 30 000 euros à la clé. Dès le 3 avril, sur son blog Gatesnote, Bill Gates en faisait un éloge dithyrambique, évoquant « un des livres les plus importants » qu’il ait jamais lu. Le 21 mai, le fondateur de Microsoft récidivait en l’inscrivant dans sa liste de cinq ouvrages à découvrir pendant l’été, avant d’annoncer, le 5 juin, qu’il l’offrait à tous les étudiants américains venant de décrocher leur diplôme. Pendant quelques jours, 3,6 millions de graduates ont ainsi pu le télécharger gratuitement sur son blog.
Création de la fondation Gapminder, un « fact tank »
Professeur au prestigieux institut Karolinska à Stockholm jusqu’en 2014, Hans Rosling a cosigné le livre avec ses deux partenaires, Ola Rosling, son fils, et Anna Rosling Rönnlund, sa belle-fille. Ensemble, ils ont créé la fondation Gapminder à Stockholm en 2005 : un « fact tank », pas un think tank, expliquent-ils sur leur site Internet, dont l’objectif est de « lutter contre les idées fausses dévastatrices sur le développement mondial ». Leur arme de choix : les statistiques, produites par les plus grands organismes internationaux, qu’ils mettent en scène pour démonter les préjugés qui faussent nos représentations. Surtout, Hans Rosling est un conteur-né.
Sa conférence TED de février 2006, en Californie, a été visionnée plus de 12 millions de fois sur Internet. Ce jour-là, Bill et Melinda Gates étaient dans la salle. Tel un magicien, il fait apparaître sur l’écran derrière lui des tableaux animés montrant, à renfort de chiffres, que l’idée d’un monde partagé entre pays développés et pays en développement n’a plus de sens. Sur scène, le petit homme énergique, à l’humour mordant et à l’immense bienveillance, commence toujours ses présentations par un rapide QCM, reproduit en introduction du livre. Parmi les questions : quelle est l’espérance de vie moyenne de la population mondiale ? Ou bien : quel est le pourcentage d’enfants vaccinés dans le monde ? Le résultat est bluffant : peu importe le public interrogé, les scores sont désastreux, bien au-dessous de ceux qu’auraient obtenu des chimpanzés répondant au hasard, affirme Hans Rosling.
Lutter contre les vrais défis : le changement climatique
Et cela vaut aussi pour les leaders mondiaux. Réunis à Davos en janvier 2015, ces derniers ont été battus par les primates sur deux questions portant sur l’augmentation de la population mondiale et la vaccination des enfants. C’est ce constat, explique-t-il en introduction, qui l’a conduit à écrire Factfulness, où il démonte, un par un, dix de nos instincts nous conduisant à une vision déformée du monde. La tendance à dramatiser les différences, ne voir que les extrêmes, quand tout dépend de la perspective, à réagir dans l’urgence. On perd de vue l’essentiel : les progrès monumentaux qui ont eu lieu dans le monde ces cinquante dernières années.L’objectif, souligne Hans Rosling, n’est pas de présenter une version adoucie de la réalité, incitant à l’indolence. Mais bien de se mobiliser pour lutter contre les vrais défis : le changement climatique, par exemple, qui pourrait réduire tout à néant.
En conclusion du livre, le professeur raconte comment cette quête des faits lui a « sauvé la vie ». C’était dans les années 1980, dans l’actuelle République démocratique du Congo. Il faisait partie d’une équipe de chercheurs enquêtant sur le konzo, une maladie paralysante, quand un groupe d’hommes armés de machettes leur est tombé dessus. Pour les calmer, il leur a expliqué qu’il pensait avoir découvert les causes de l’épidémie. Après quelques minutes, une vieille femme a pris sa défense. Les hommes ont baissé leurs machettes. Elle a tendu son bras pour qu’il prenne son sang et l’analyse. Entraînant avec elle une partie de l’assistance. Convaincue.