Re : Le thread des initiatives pour sauver la planète
Ça manque sévère de Janco ici.
google jancovici +astrid:
https://m.facebook.com/jeanmarc.jancovi … 7806742281
L’arrêt du programme ASTRID : une étude de cas de disparition de l’État stratège
Par Yves BréchetDes conséquences exigeantes pour un nucléaire durable : la fermeture du cycle
La présence d’une composante importante d’électricité nucléaire impose de regarder en face deux problèmes : la gestion des déchets (l’aval du cycle) et la gestion des ressources. La politique de « fermeture du cycle des matières nucléaires », clé de voûte de la politique électronucléaire responsable depuis presque cinquante ans, vise à éviter l’accumulation des déchets nucléaires, dont le déchet majeur est le plutonium alors que c’est un excellent combustible fissile, et à tirer le maximum d’énergie des matières premières issues du minerai d’uranium. Cette clé de voûte a été pensée par un État stratège soucieux d’assurer au pays, dans le sillage de la crise pétrolière des années 1970, une indépendance énergétique.
C’est aussi une condition pour un nucléaire durable et responsable, et c’est bien là le problème… D’aucuns aimeraient bien que le nucléaire ne soit pas durable, ce qui serait une excellente raison pour en sortir, et ils ont parfaitement compris le point dur que les gouvernants actuels semblent avoir quelques difficultés à comprendre. Il se trouve que les réacteurs à neutrons rapides (RNR) sont capables de brûler tous les isotopes du plutonium, et donc de transformer ce déchet en ressource. Ils peuvent également brûler l’uranium naturel et l’uranium appauvri. Les RNR peuvent donc transformer les déchets, en particulier le plutonium, en ressource, et consommer toutes les matières fissiles issues de la mine. Ce faisant, de facto, les RNR permettent une gestion rationnelle de la ressource « site de stockage profond ». Parmi les différentes possibilités techniques pour réaliser la fermeture du cycle, le RNR à caloporteur sodium est l’option technologique la plus mature. Arrêter le programme des RNR en arguant de solutions de remplacement est au mieux aventureux, au pis malhonnête.
Ne pas fermer le cycle condamnerait, à terme, le nucléaire dans notre pays. Renoncer à cette option sans le dire forcerait la décision politique de façon malhonnête en donnant de facto au nucléaire un statut d’énergie de transition. Garder l’option de fermeture du cycle laisse au contraire possible l’usage du nucléaire dans la proportion qui sera nécessaire car à tout moment le flux de matières entrant et sortant sera équilibré, sans accumulation, comme c’est le cas actuellement de déchets non ultimes. Ne pas fermer le cycle, c’est rendre le nucléaire non durable ni responsable : en faisant ce choix aujourd’hui, on prive demain le politique d’une marge de manœuvre et, de facto, on « décide » à sa place.
Vous me direz que d’avoir fait le choix du nucléaire dans les années 1970 conduit aussi à choisir « à la place » des générations suivantes, tant est difficile la gestion de la longue durée dans ce domaine industriel. Mais c’est un choix fait par les hommes politiques de l’époque en réponse a une crise grave (le choc pétrolier). Par contraste, le choix actuel n’a rien à voir avec la crise mondiale autrement plus grave du réchauffement climatique. Le GIEC, pourtant peu enclin à tresser des lauriers au nucléaire, déclare en 2018 que dans la lutte contre le réchauffement climatique l’énergie nucléaire jouera un rôle essentiel. Ce chapitre du rapport du GIEC a, semble-t-il, du mal à trouver son chemin jusqu’au bureau où s’écrivent les discours enflammés de nos chevaliers blancs du climat.
(publié par J-Pierre Dieterlen)
La raison de l'arrêt des surgénérateurs, c'est que le prix de l'uranium est assez bas pour pas se faire chier à le recycler.
Alors c'est complètement con de pas se préparer à le faire parce que l'uranium n'est pas renouvelable et que le recyclage permettrait des milliers d'années de consommation d'énergie tout en recyclant ce qui serait autrement des déchets nucléaires (que l'on possède déjà, donc aussi moins de dépendance géopolitique avec les pays producteurs).
C'est évidemment plus facile de stopper ce type de projet à très long terme pour faire plaisir aux antinucléaires parce qu'il n'y en a pas réellement besoin aujourd'hui, un peu comme on a fermé Fessenheim:
https://www.marianne.net/politique/jean … uvernement