Quand je tombe sur ce genre de débiles, je suis en roue libre. Ce sont toujours les mêmes arguments qu'ils nous servent, les mêmes insultes, je connais chaque mot qui les fait hurler.
Déjà tu leur demandes gentiment si ce sont des touristes, ça les insulte grave. Tu peux utiliser la façon humiliante : « American ? USA ? ... drumpf ? » Déjà parce qu'ils ne supportent pas de se faire dire qu'ils sont ricains et que généralement les anglos (WASP) de Montréal sont des anti-trump radicaux.
Quand il parle, tu lui expliques gentiment que tu ne comprends pas, tendant une oreille en signe d'écoute, tu lui expliques que tu ne connais pas cette langue étrangère, que tu es désolé. Ça les met hors d'eux de se faire dire que l'anglais est une langue étrangère au Québec (nation unilingue francophone, tant pour la langue commune que nationale).
Après tu peux enchaîner sur la victimisation : « pourquoi vous êtes si méchants ? pourquoi vous nous aimez pas ? On est inclusif, on vous aime ! Venez discuter avec nous. Nous sommes des humains, pourquoi dites-vous que nous sommes des singes ? Ce n'est pas très gentil ! Il y a de la place pour tout le monde ici, on peut vivre ensemble, dans le respect. » etc. Tu fais tout cela avec un sourire niais bien sûr, lui voit bien que tu te fous de sa gueule, mais reste qu'il continue à hurler dans la rue ses conneries en anglais. Pour les gens qui regardent, c'est tout bonus pour toi, encore plus dans ce petit quartier assez « familial ». C'est le côté spectacle de la politique, je déteste ça, mais ça fait partie du jeu. Faut faire passer ton adversaire pour un sale, car lui passe son temps à décrire les Québécois comme un ramassis d'intolérants, de racistes, de corrompus et de séparatisses.
Naturellement je me refuse de lui dire un mot en anglais. Il sait que je comprends ce qu'il dit, je sais qu'il parle parfaitement bien français et comprend tout ce que je dis. C'est un jeu habituel ici entre ces WASP et leurs alliés, et les indépendantistes québécois (de toutes origines).
Lui m'a semblé moins con que les autres. Il est repassé devant nous 15mn plus tard et il m'a dit « good game » avec un ton agressif. Il a du se rendre compte que je lui ai fait perdre tout contrôle et qu'il a fait un fou de lui. Je lui ai souhaité une belle et agréable journée avec le sourire évidemment.
Il y a aussi les plus instruits et parlables, tu peux leur rappeler qu'il y avait des Patriotes dans le Haut-Canada, que dans le Bas-Canada (Québec) il y a eu des Patriotes anglophones, que deux des plus grands leaders du mouvement des Patriotes n'étaient autre que les frères Nelson (Robert et Wolfred).
Bref, aucun rapport avec Diallo qui suinte la haine tant son non-verbal que son verbal. Une autre approche et en réalité sincèrement inclusive. Quand ils sont pas cons, je suis très respectueux et on échange généralement bien ensemble.
« Je suis né d'un con, je mourrai comme un con » El Comandante Rebleauchón