BaKouneT a écrit:Donc 3 ferme et 15 de sursis = case prison mais 12 ferme et 12 sursis (Cahuzac) = pas de prison.
Réjouissons nous!
Chavez a écrit:Putain l'article sur le cas Belluci, l'avocate de la défense elle essaie même pas...
Du côté de la défense, Maître Souraya demande à son client, dans une tentative de faire avancer les débats : "Vous ne pouvez pas vous cacher derrière la maladie. Comprenez-vous que vos propos sont graves et violents ?" Peine perdue. Le prévenu : "Non, j’ai pas compris ça, non. Parce que c’était sur internet." Dans la salle, tout le monde à part lui semble comprendre qu’il s’enfonce. "Je n’aurais pas dû poser cette question, c’était un fiasco", reconnaîtra plus tard, en pleine plaidoirie, l’avocate du prévenu, réprimant un rire.
Joie des comparutions immédiates, où le mandat de dépôt tombe bien plus fréquemment qu'en audience classique.
Ah merde, je me suis planté.
De ce que je comprends, il y a trois affaires et trois décisions.
Les deux gars rattrapés par la patrouille dans l'affaire Daam première mouture: 6 mois intégralement assortis du sursis simple.
Le sursis simple, c'est une peine d'avertissement. Ça signifie "T'as déconné, je te mets une peine de prison au dessus de la tête, tiens-toi tranquille pendant cinq ans".
Le gars dans l'affaire Bellucci, ça a l'air plus complexe. La justice a estimé nécessaire de faire réaliser une expertise psy, qui ne conclut pas à l'irresponsabilité pénale, et dit que le type n'est pas malin.
Le gars se pointe avec un discours de minimisation comme tout internaute de notre génération a pu en tenir "c'est pas grave, c'est internet"
A mon sens, ce discours a pu avoir sa part de vérité. Pendant un temps, internet n'était pas si grand public que ça, les communautés étaient de taille réduite, les moteurs de recherche pas si performants.
Aujourd'hui tout le monde est sur internet. Les institutions, ton patron, ton voisin, tes amis. Ce qui s'écrit sur toi, ils peuvent le lire. Tu peux le lire. Et les gars qui viennent écrire sur toi ne font pas partie de ton groupe de pairs.
Donc le discours n'est plus audible, il passe pour de l'euphémisation d'un comportement, ce qui est toujours très mal vu par une juridiction.
L'avocate lui pose une question pour lui permettre de revenir là-dessus, il ne saisit pas la perche.
Ce qui confirme le contenu de l'expertise psy: le type n'est pas assez malin pour voir son intérêt.
La juridiction peut juger le manque d'intelligence et de remise en question comme une raison de s'inquiéter.
Enfin, le gars qui passe en compa à Bobigny, on est sur des faits graves. Le gars provoque à commettre un meurtre, le jour même d'une décision de justice qui réprimait des menaces. Il a de la chance de pas avoir pris un mandat de dépôt, ce qui prouve que la justice a gardé la tête froide.
"J’appartiens donc à la justice, dit l’abbé. Dès lors, que pourrais-je te vouloir ? La justice ne veut rien de toi. Elle te prend quand tu viens et te laisse quand tu t’en vas."