C'est un poil vaste comme sujet...
En pratique même si de base l'investisseur qui cale 100% de l'acquisition en LBO reste un enculé, c'est aussi qu'il a vu au moment de l'achat que le groupe était capable de rembourser sa dette tout en écrivant une histoire qui permette de revendre confortablement le groupe (comprendre avec une belle marge). Parfois ça passe tout seul, parfois c'est parce qu'il y a de la restructuration à faire (monter une centrale d'achat pour réduire les charges par exemple mais souvent aussi supprimer les doublons liés à une croissance externe organique pas forcément bien menée) et parfois c'est le coup de pas de bol à la Vivarte.
Pour rire, en 2008 j'ai assisté à quelques séminaires techniques financiers sur Vivarte dans lesquels on vantait la réussite française toussa toussa, 6 mois plus tard plus aucun de mes contacts n'était dans la boutique.
Au final l'investisseur ne va pas forcément s'en sortir grandi : financièrement il n'a rien gagné, peut être même perdu car faire financer les frais d'acquisition c'est délicat et ça se chiffres en dizaines de millions sur une opé à 3,2M€. De plus il passe pour une burne sur le marché et ça va affecter toutes ses ventes futures et ça va encore lui couter des millions. Enfin il est peut être caution sur une partie de l'emprunt syndiqué vu le ratio (CA / montant emprunté) et de plus le pool bancaire aura des doutes sur ses prochains LBO.
On pourrait croire que dans l'environnement financier, beaucoup de la confiance vient des chiffres mais en réalité énormément tient à celui qui est de l'autre côté du contrat, surtout dans les banques.
Pour le groupe c'est un séisme, là l'objectif c'est juste de sauver les meubles... On va commencer par les évidences : fermer les magasins qui marchent moins bien pour limiter les coûts, dégrossir les effectifs en reportant la pression sur ceux qui ont encore de la chance d'avoir un emploi, puis si ça ne suffit pas (et ça ne suffira pas) on va vendre les bijoux de familles : marques, magasins, immobilier...
Là ou je suis par exemple, nous avons été rachetés par un acteur du private equity avec ce qu'on pourrait aussi appeler un LBO : emprunt obligataire auprès de l'actionnaire majoritaire avec un taux moche MAIS qui ne génère pas de flux de cash autrement que par la revente ou au terme d'une période bien longue.
Par contre je suis totalement contre le LBO financé extérieurement, surtout 100% de l'acquisition. Si tu veux jouer, ok, mais avec tes couilles sur la table, pas celles des autres.