Thermostat a écrit:صلاح الدين آكلى لحوم البش a écrit:écrire « ambiguë » plutôt que « ambigue » participe d'une certaine élégance et d'un certain prestige de la langue ; si des fainéants ne sont pas d'accord, qu'ils écrivent en SMS, chacun est libre
« Cumpainz Rollant, l’olifan car sunez :
Si l’orrat Carles, ferat l’ost returner,
Succurrat nos li reis od tut sun barnet. »
Respont Rollant : « Ne placet Damnedeu
Que mi parent pur mei seient blasmet
Ne France dulce ja cheet en viltet !
Einz i ferrai de Durendal asez,
Ma bone espee que ai ceint al costet :
Tut en verrez le brant ensanglentet.
Felun paien mar i sunt asemblez :
Jo vos plevis, tuz sunt a mort livrez. »
C'est du miel, je suis dans le Roman de Renart en ce moment (enfin surtout dans la bière, mais ça c'est le débat d'un autre thread), et c'est une langue qui me chante à l'oreille. Bon, ce n'est pas du français, mais ça chante.
Le Roman de Renart c'est génial, mais sans doute impossible à enseigner aujourd'hui.
Exemple : Renart passe prendre le café chez Hersent, la femme du loup Ysengrin. Il s'entend bien avec la louve, la baise dans tous les sens, puis quand elle s'endort, il pisse sur les louveteaux d'Ysengrin pour marquer son territoire. Le loup rentre dans sa tanière, voit sa femme les pattes écartées, puis sent l'odeur du goupil sur ses louveteaux. Il est en rage, les bats tous comme plâtre, puis part en chasse du goupil avec Hersent. Celle-ci finit par tomber sur le château de Renart (un terrier aussi), tente de rentrer dedans et reste coincée. Renart, qui n'est pas un bougre, tente de l'aider à sortir, la pousse, la tire (en passant par une sortie de secours imagine-t-on), et l'attrape par la queue pour l'aider, mais ceci lui dévoile les deux trous de la louve. En bon goupil affamé, il ne peut s'empêcher de les embougrer tandis qu'Hersent hurle au viol.
Malheureusement je n'ai pas sur Internet les sources originales, seulement ce truc : http://roman-de-renart.blogspot.fr/2009 … rsent.html
C'est tout de même intéressant de voir ce genre de choses :
Mes que il tenir le peüst,
Besse la teste, sel connut
Cela ne s'écrit pas pareil, mais cela se prononce pareil.
Dans le même genre à l'époque : seel/cisel, mars/gas, toz/douz, saëler/mander...