Sujet : Faites votre malbouffe vous-même : le hamburger
Mon relatif silence sur les questions gastronomiques s’expliquait par le fait qu’après un sévère lavage de cerveau, j’avais fini par observer en la matière une certaine modération, que ceux qui me connaissent mal pourraient qualifier de régime, ce qui leur vaudrait des poursuites en diffamation.
Je ne remercierais jamais assez celle qui partage mon existence d’avoir mis fin à cette déchéance en me faisant remarquer qu’elle me trouvait désormais un peu trop maigrichon à son goût. Un régime riche en lipides s’imposait, et pour cela, n’en déplaise à José Bové, la malbouffe a son intérêt.
Cela signifiait-il que les enseignes de restauration rapide allaient me voir plus souvent passer leur porte ? Que nenni, un comportement si honteux m’aurait fait chasser à jamais de l’"amicale des compagnons de la taste andouillette" dont les réunions rue Sainte Croix de la Bretonnerie font le bonheur des membres.
Vous l’aurez compris, c’est d’hamburger que je vaisvous parler.
A priori les choses sont simples : pain, viande, garniture, sauce. A partir du moment où vous le réalisez vous-même, d’infinies variations s’offrent à vous.
Le pain
Quel pain ?
Vous pouvez choisir d’utiliser du pain à hamburger du commerce, ou de faire d’autres choix : muffins, pita, pain de mie.
Comment le préparer ?
Là aussi, plusieurs options : grillé dans la même poêle que la viande, grillé au four, au grille-pain, voire non grillé.
La viande
Soit vous vous contentez d’un steack haché déjà réalisé, soit vous décidez de faire votre propre mélange. Là encore de nombreuses variations sont possibles, je n’en fournirais que quelques unes.
La « english style »
Pour 4 personnes
650 g de bœuf haché
1 oignon
1 cuillère à soupe de sauce worcestershire
2 cuillère à soupe de sauce tomate (ou ketchup)
125 ml de chapelure fine
1 oeuf
Sel, poivre
Emincez l’oignon, battez légèrement l’œuf, mélangez tous les ingrédients, puis formez quatre galettes de viande.
La tex-mex
250 g de bœuf haché
125 ml de haricots rouges en conserve
1 oignon
1 cc et demi de sauce chili
1 cc de cumin moulu
2 cs de concentré de tomate
Rincez et égouttez les haricots rouges, puis écrasez-les légèrement à la fourchette. Emincez l’oignon. Mélangez tous les ingrédients, et formez quatre galettes de viande.
Ces deux variantes ont comme point commun que la viande est « coupée » avec un ingrédient qui donne du volume, mais aussi du fondant au résultat final. Le choix de « couper » ou non votre viande vous appartient.
La garniture
L’équation salade-tomate-oignon-condiment est loin d’être résolue. Quelques éléments.
La salade.
Si vous êtes un fou du big mac, prenez de la laitue iceberg ciselée. Si vous avez bon goût, osez la batavia en chiffonnade, voire la roquette qui est toujours une expérience.
La tomate
Dé de pulpe, ou tranche ? Pelée ou non ? Je confesse ma préférence pour une tranche entière d’environ un demi centimètre d’épaisseur, mais ça tient plus du goût personnel que de la vérité universelle.
L’oignon
Si vous le souhaitez cru, choisir un oignon jaune est une faute de goût. Un oignon rouge ou un oignon blanc doux (des cevennes par exemple) fera votre bonheur.
Si vous n’avez que de l’oignon jaune, faites-le légèrement griller à la poêle, il sera moins agressif en bouche.
Le condiment
Personnellement j’opte pour un mélange câpres hachés/ cornichon aigre-doux en rondelles fines. Là encore, c’est une pure question de goût.
La sauce
C’est l’élément final qui parachèvera votre œuvre ou précipitera votre chute. L’option moutarde, comme ketchup sont envisageables, mais sans surprises. Si vous aimez les sauces des fast-foods, travailler avec une mayonnaise comme base est aussi sage que lipidique à souhait. Par exemple un mélange mayonnaise/touche de crème fraîche épaisse/poivre noir.
Mais rien ne vous interdit d’aller plus loin : sauce à base de ricotta, d’mange merde d'avocat, tout vous est ouvert.
Voilà, ce champ immense s’offre désormais à vous, et quand, en juillet, sur les plages, vous n’oserez sortir de l’eau pour ne pas offrir vos rotondités au regard de la jeune brune qui lit d’un œil nonchalant Pétasse magazine, vous saisirez la vérité qui m’épargnera désormais tous les régimes : « si j’engraisse les gens autour de moi, je paraîtrai plus mince ».