Re : - Oùéxilétwa -
Vu que t'es une reference en sémantique française, comment appelle-t-on des gens qu'on emmerde royalement en bloquant leurs moyens de transports ou tout autres acces (lieux, magasins, sources d'approvisionnement), pour obtenir des revandications qui ne les concernent pas ?
Parce que tu vois, cette expression n'a pas ete inventé par monsieur tout le monde, mais par des journalistes. Ils utilisent la meme expression en France, en suisse, au Quebec, etc. Alors quand des soi-disants pros du langage s'en servent, on pensait qu'on pouvait aussi. Si ca te fache, tu as qu'à ecrire une lettre à EA ou à tes collegues journalistes. Tu nous montreras la reponse qu'ils te feront. Parce que c'est quand meme tres imagé et facilement comprenable. Tu es pris en otage, tu n'es plus libre de tes mouvements ou de vivre normalement, à cause du coup de force d'un groupe ne te representant pas.
non, mais si les journalistes utilisaient plus de 300 mots, autre chose que des poncifs, des expressions toutes faites, et étaient des pros du langage, ça se saurait... tiens je t'extrais un échantillon de ce qu'on trouve aujourd'hui : "jette le trouble", "le point d'orgue", "a créé un véritable tremblement de terre", "dans son fief de"... tout ça c'est de la merde, et en général c'est le secrétaire de rédaction qui t'en rajoute des tonnes quand il te bousille ton article afin qu'il soit publiable...
ah ! et je ne vois pas ce que electronic arts vient foutre là-dedans ; quant à mes collègues journalistes : la plupart ne savent pas accorder un participe passé compliqué, y en a aucun qui a entendu parler du grevisse, ils sont persuadés que "on est un con" parce qu'on leur a appris à l'école, pour eux la construction "ne pas laisser de" est une faute de syntaxe, bref, mes doléances linguistiques, j'irai les faire ailleurs... je sais bien que je ne suis pas à le monde, mais il est évident que les journalistes lambda sont universellement méprisés par les profs de français, les bibliothécaires, les profs de lettres, les éditeurs, les écrivains, bref, tous ceux qui sont d'authentiques professionnels du langage, eux...
maintenant, l'expression "pris en otage" qui sent à plein nez l'invention d'un quelconque pigiste parigot : je la trouve indécente à l'heure où l'on ne rigole pas avec des prises d'otages réelles qui arrivent quotidiennement sur la planète, où souvent cela finit très mal, et dont à l'heure actuelle des français sont encore victimes en afghanistan ou en colombie...
alors quand j'entends roger ou raymonde qui gueulent parce qu'ils vont arriver en retard pour julie lescaut, que tu me dis qu'ils ne sont pas libres de leurs mouvements alors que c'est faux (et qu'on a déjà donné les solutions alternatives, qu'en 95, date des dernières vraies grèves dans les transports, il y a 12 ans, les gens plus malins que les autres arrivaient à aller au boulot), que tu prétends que l'on coupe l'accès aux services d'approvisionnement alors que c'est faux (ou bien c'est arrivé largement avant les années 80, parce que de mémoire, en france, on n'a jamais eu de pénurie alimentaire générale à cause de grévistes, même quand les camionneurs ont tout bloqué), je me dis que non, "prise d'otage" c'est trop fort, et que je ne vais pas gueuler pour ces putains de faignants...
enfin, pour montrer la perfidie des politiques qui sont les champions de la création des barbarismes que reprendront par la suite les journalistes ignorants de leur existence ou non dans le corpus français (sauf quand il s'agit de bravitude bien entendu), il suffit d'examiner le cas du mot qui a tinté pendant la toute dernière semaine de campagne : assistanat... ça n'existe pas dans le dico de l'académie française, et le meilleur dictionnaire, le tlf, donne pour unique définition : fonction de celui qui assiste... exactement l'inverse de ce qu'on lira dans le point, le parisien, ou le figaro : l'assistanat ne réfère pas aux RMIstes mais, par exemple, aux nourrices, aux assistantes de direction, etc... cependant, on créant ou détournant un mot, on peut classer toute une catégorie de la population - celle qui ne travaille pas, qu'elle le veuille ou non - et la "stigmatiser" - pour finir sur un poncif très à la mode, dont la première occurence dans la littérature remonte à "bouvard et pécuchet", tout est dit...
(y a sûrement des fautes, dans un post sur la langue ça la fout mal, donc je te laisse le soin de les traquer...)