Sujet : La vie loin de la métropole
Cette histoire n’est que fiction…
Nous sommes samedi, et je décide que lire des nouvelles sur papier journal me fera le plus grand bien.
Voyons… un meurtre, un deuxième, un accident morte et j’en passe.Ca chaume pas en Guyane ; en une journée on peut faire une semaine d’édition de journal de TF1.Tiens ils disent que M6 va passer un reportage, le titre de ce documentaire est déjà très évocateur : « La Guyane le dernier farwest français ».J’espères que mes parents ne vont pas le regarder, ça va sentir l’angoisse au téléphone quand je vais leur donner de mes nouvelles. Effectivement suite à la diffusion de ce documentaire, une autorité de Guyane écrivait dans le journal qu’il était irresponsable de faire une reportage comme ça, et on comprenait bien vite l’enjeu économique de la chose car 2 pages plus loin on pouvait lire que la Guyane investissait ( enfin vous …les imposables) pour augmenter le tourisme en Guyane. Ayant aussi vu le reportage, qui n’était pas mal fait du tout, je me prépare psychologiquement à remonter le moral de ma mère.
Et en effet dès le départ de la conversation, beaucoup de questions assaillent ma mère :
« C’est glauque la Guyane non ? On voit dans le documentaire des gens vendre et se prendre de la drogue en pleine rue, en plein jour et devant le commissariat de Cayenne ».
C’est sur je vais éviter de lui dire aussi que tout le monde se ballade avec un « coupe coupe » (machette) et que même les drogués en ont un, et que lorsqu’ils font une crise, il arrive que certaines personnes aient le crâne fendus, ou même des membres mutilés. En Guyane, il me semble que le « cours » de la vie n’est pas très élevé, votre vie ne vaut pas grand-chose, en tout cas il arrive qu’elle ne vaille même pas le prix d’une bonne cartouche de chevrotine.
« Mais non maman, ils ont juste pris des plans de quartier qui « craint », c’est pas partout comme ca dans la ville, t’imagines toi une ville comme ça ? ça serai la guerre civile… »
Je ne lui parle même pas des femmes qui ont a peine la 20aine,qui se drogue, qui ont un gosse et qui pour arrondir leur fin de mois se prostituent, ce qui peut quand même donner des moments marrants ( si si je vous assure) :
« Hey chef vous venez avec moi toute la nuit ? »
« Ok on va parler de quoi ? » (Naïveté quand tu nous tiens).
« Tu préfères pas qu’on baise plutôt ?» (Retour sur terre).
Enfin…Ma mère continue
« C’est quand même oppressant ; cette pauvreté…les gens doivent être dans des habitations insalubres, ils doivent avoir pleins de maladies les pauvres »
Bon je lui parle du bidon ville ou pas ? grand dilemme ? Surtout quand on sait qu’il est limite en plein centre ville. Voir des gens vivre dans des maisons confectionnées avec des tôles en fer du bois et même des cartons, ça vous change la vie et ça vous fait aimer votre 22 mètres carré d’étudiant.
« Tu sais le bidon ville est pas si glauque que ca ( MAIS QUEL MENTEUR !), puis tu sais (tentative d’humour) quand il pleut la bas ,et ca arrive souvent ;le toi en carton leur tombe souvent sur la gueule,quand ils ont réussis a faire 2 étages et bien on peut dire qu’ils font plus ample connaissance avec leur voisin du dessous… puis tu sais s’il y a trop de musique un coup de balais et hop tu peux négocier direct avec le voisin pour le son »
La je l’ai un peu choqué, mais bon elle voit que je vais bien, que je garde le moral, et c’est suffisant pour donner du baume au cœur a mes parents ; faut dire qu’en ce moment la ville est calme, donc tout va bien…
Pourvu que ça dure…