Sujet : Fetih 1453
J'avais commencé à visionner ce récit historique il y a quelques mois dans le plus grand respect de l'oeuvre - en turc sous-titré anglais - mais le format utilisé n'était pas sans faiblesse : impossibilité d'avancer ou de reculer la ligne de narration, et plantages réguliers obligeant à déconnecter ma platine du réseau d'alimentation. J'ai du me résoudre à y renoncer sans y voir la fin.
C'est enfin chose réparée ce soir, puisque j'ai pu le revisionner dans son intégralité, en français cependant.
On y retrouve là tous les ingrédients classiques d'un grand film : une histoire vraie qui a marqué l'histoire pour toujours, de la gloire, des sacrifices, un dieu tout puissant, le devoir des hommes, de la virilité, et meme un triangle amoureux. Mais avoir la recette ne suffit pas pour réussir à coup sur son gateau, et on retrouve la pate similaire au cinema d'action indien, a savoir une utilisation approximative des dernieres technologies, un jeu d'acteur sur dimensionné, et un montage hétérogène.
Il n'en reste pas moins que par sa gaucherie et sa naivete, ce film - qui retrace la prise de Constantinople par Mohammed II - propose un peu de fraîcheur au milieu de tous les blockbusteurs hollywoodiens qui nous inondent : on y voit enfin des chrétiens se faisant écraser par des musulmans, et le nom scandé de Allah le grand est pour une fois vénéré par de fiers soldats emplis d'honneurs, et non de simples terroristes avec une ceinture de TnT cachée sous leur pull. Mention spéciale à l'ingéniosité des scénaristes qui ont réussi à coton ouater l'héroine du film pour satisfaire leur public musulman tout en faisant croire aux laïcs que cela n'a rien a voir avec la religion.
Un film a voir pour apprécier les progrès du cinéma turc par rapport aux anciens nanards comme l'inégalé "turkish star wars", sans se prendre la tete sur le nationalisme exacerbé dans l'histoire (encore un truc pris aux americains).
Gardons cependant nos distances par rapport à la réalité; certains petits détails comme la mise a sac règlementaire de la ville et le viol de ses habitantes ayant été subtilement remplacés par un message de paix et d'amour et des caresses toutes coquines du jeune sultan envers une petite mineure de 8 ans.