Les apaches sont des hipsters avec des couteaux qui terrorisaient le Paris du début XXème.
En première partie, les mémoires d'une pute, Casque d'Or, qui était l'objet de rivalité entre deux chefs de bande apache. Elle raconte sa vie de jeune provinciale qui devient une pute, et les embrouilles à coups de surin entre son ex et son mec. En deuxième partie, le récit d'un policier dont un collègue a été tué d'un headshot par un maquereau apache.
Les deux textes sont terriblement subjectifs, on a les points de vue extrémistes d'un côté comme de l'autre : "Les flics ces salauds" "Les racailles ces petites merdes." L'introduction même pas chiante explique les motivations des deux auteurs. Très bon pour plonger dans le Paris populaire et crade de 1900. On en apprend sur l'histoire du voyou : c'est à cette époque là qu'on passe de l'opposition policier-ouvrier à policier-voyou, et que se créé toute la mythologie du blouson noir, de la caillera. Les annotations sont nombreuses et bien foutues, notamment pour l'argot truculent qui parsème les deux récits.
250 pages, ça se lit très bien dans le métro.
Extrait :
Les agents, on les emmerde, et toi, va voir un peu les chercher, les flics, si tu veux qu'on te crève avec eux. Le premier qui se ramène je lui brûle la gueule d'un coup de pétard. Tu peux te mettre une ceinture pour le pèze car nous ne raquons jamais quand on pitanche. Tu sauras ça, eh tête d'Auvergnat.
"Même si elles prennent les pilules ton sperme peut être plus fort parce que tu prends le mbitakola."