Une jolie brique de 750 pages qui tente de montrer d'une brillante façon comment les dogmes économiques de Friedman et de l'école de Chicago se servent (Amérique du Sud, crise Asiatique, Russie, Pologne) et vont jusqu'à créer (dernière guerre d'Irak) les "chocs" dont sont victimes les Etats/populations. Elle met en relation les travaux psychiatriques de Donald Ewen Cameron (financé par la CIA) pour guérir la folie par l'effacement de la mémoire du patient (au moyen de chocs sensoriels, de drogues, de privations) et la façon dont les mesures économiques inspirées par Friedman sont imposés à des populations non consentante au moyens de chocs divers : assassinats et enlèvements, désastres climatiques, dictature militaires etc.
C'est bien foutu, très très bien documenté (j'ai pas maté les sources à chaque fois mais les chiffres que j'ai vérifié le long du bouquin sont aussi justes que possible) et bien écrit (ce qui ne gâche rien). En outre, elle trace des pistes de réflexions intéressantes : sur la montée de ce qu'elle appelle le capitalisme corporatiste et l'état "coquille vide", sur la création un peu partout dans le monde de "green zone" privatisées (avec comme point de départ celle en Irak, évidemment) où la population ayant les moyens s'abritent d'une "red zone" pour les pouilleux et ce qui reste des politiques publiques (services médicaux et postaux défaillant, routes en mauvais état, service de police à la ramasse).
Seul "défaut", le livre s’arrête juste avant la crise de 2007 et son lot de chocs et de reniements/ventes des Etats.
Je range l'ouvrage volontiers dans cette "contre histoire" des USA qui s'écrit de plus en plus avec des auteurs comme Zinn, Chomsky et Mumford.
Ne plaira pas aux bourgeois et aux banquiers de l'assile.
SojaMoule : "Tu perds ton temps, c'est l'asile et je t'emmerde. Dans ta forteresse de certitudes apprises à l'école ou dans tes lectures, tu n'es pas le dépositaire de la vérité absolue."
Reblochon : "As-tu quelque chose d'intéressant et constructif à dire ? Oui ? Lâche toi ! Non ? TA PUTAIN DE GUEULE D'ATTARDÉ, tu la fermes. Bisous"