Ben le résumé on l'a eu deux ou trois fois pendant notre scolarité !
Il y a un double intérêt dans ces témoignages croisés (Rousset résistant interné à Buchenwald et Mauthausen, Höss, commandant de Dachau et Auschwitz), c'est qu'ils ont été écrits à chaud après la guerre, en août 45 pour le premier, et en 46, en attendant la potence pour le second.
L'autre point particulier qui les rassemble, et qui est rarement mis en avant par le discours contemporain sur le régime concentrationnaire nazi, c'est l'insistance sur les luttes de pouvoir factieuses et politiques entre les détenus. Les droits communs contre les intellectuels, les Français contre les Russes, les patriotes contre les communistes, tout le monde contre les pancakes, etc., c'était un champ de bataille pour contrôler les points stratégiques : les cuisines, le revier, les stocks, le bureau des statistiques (qui permettait de décider de l'affectation des prisonniers à tel ou tel tâche), la police (les kapos), etc., tout ceci dans le but de placer ses hommes, d'éliminer des factions adverses, de faire du marché noir (exemple, authentique, en contrôlant les cuisines pour revendre la nourriture aux SS, puis en soudoyant l'administration du revier pour faire manger des cadavres aux détenus), bref, la disparition totale de toute solidarité.
Oh, et les mémoires de Höss sont un monument de "ce n'est pas de ma faute, c'était celle d'Eichmann et d'Himler, mais surtout celle de mes subordonnés directs qui étaient cruels derrière mon dos avec les détenus."