Звезда

Zvezda (2002)

C'est un bon point d'avoir le dirigeant le plus classe du monde, mais cela ne suffit pas à la Russie pour en faire une nation unie; alors rien de tel qu'un bon film de guerre patriotique à base de bon sentiments et de méchants allemands.
Et oui, car depuis la seconde guerre mondiale on ne peut pas dire que l'armée russe brille par ses victoires, donc le celebre studio Mosfilm puise comme tous ses confrères dans le contexte de la seconde guerre mondiale, et comme le bureau central était rempli d'incompétents (les cerveaux ayant été purgés par Staline quelques années auparavant) il est plus simple de narrer la vie de simples soldats plutôt qu'une fresque à la Patton ou D-Day vantant l'organisation sans faille de la force de frappe nationale...

On se plonge donc en été 1944, à la frontière Polonaise ou les méchants SS préparent une offensive d'envergure contre le gentil peuple soviétique; un groupe d'éclaireurs - nom de code Zvezda (ce qui veut dire étoile en russe) - pénétre les lignes arrières de l'ennemi pour localiser les chars de la division Viking afin de lancer une opération de bombardement dessus.

De l'aveu du réalisateur, le film se veut inspiré du soldat Ryan, et il y arrive d'un certain point de vue puisqu'on arrive à s'attacher à certains de ces personnages, mais la réalisation reste tout de même extrêmement faiblarde par rapport aux standards d'Hollywood. Mention spéciale au montage, qui nous offre des séquences complètement WTF dans les plans.

ex: un russkof se bat contre un allemand, il fout la tete du bosch dans l'eau, il est en train de le noyer; plan suivant : ils se battent à 10 metres de la mare de boue; plan suivant : il sont en plein milieu de celle-ci, mais c'est le russe qui à la tête enfouie.

Il y a un effort sur l'environnement sonore (piste en 7.1), mais c'est bien souvent pour entendre un simple son sur l'enceinte (un moustique sur le surround gauche, un bombardement sur la droite), donc la aussi ca manque un peu de finition. Les acteurs ne sont pas tous de même niveau, et la jolie fille mériterait vraiment des baffes dans cette histoires : elle tombe amoureuse du beau ténébreux qui la traite comme un nazi et refuse ses avances, mais elle passera tout le film à pleurer sur son sort, et finira vieille bigote dans son village natal.

Katya, une beauté sauvage, mais incroyablement cruche.

Donc ca reste un film russe avec un style et un jeu d'acteur typique, ce qui change pas mal des superproductions ricaines, et de temps en temps ca fait du bien de se plonger dedans, c'est un peu naïf, mais rafraîchissant. A noter qu'ici les méchants sont encore les nazis (ils ont bon dos), il faudrait que j'en trouve un ou les gentils soviets gagnent contre les méchants ricains...