Mais si il y a des gens qui palpent dans l'édition : les éditeurs, les directeurs, les imprimeurs, les secrétaires, les maquettistes, les critiques, etc.
Les auteurs, je l'ai toujours dit, c'est une vaste blague, mais tout le monde s'en fout, parce que l'auteur, lui, tout ce qui l'intéresse, c'est de voir son nom sur une couverture de roman, si possible chez un éditeur germanopratin, d'avoir quelques lignes flatteuses dans une revue, de signer trois dédicaces, et après il peut mourir en paix parce que c'est devenu un individu de type ÉCRIVAIN. Et il n'y a que ça qui compte. On parle quand même de personnes qui sont prêtes à payer, cher, pour être publiées.
Pour donner un exemple plus concret que les marasmes de l'autoédition ou de l'édition numérique, j'ai celui d'une amie qui a publié son premier roman l'année dernière, et que j'ai évoquée ici quand un éditeur lui a volé son manuscrit. Elle réussit à dégotter un éditeur célèbre, des critiques dans Libé et autres (voire des magazines à plus fort tirage comme Femme Actuelle), elle obtient une chronique chez le critique littéraire de rue89, elle a une page Wikipédia (ça ne veut pas dire grand chose, mais c'est indispensable aujourd'hui), elle gratte un prix plutôt bien vu et surtout doté, elle signe ses bouquins au salon du livre, et elle se fait même draguer par Sollers dans l'émission de Taddeï. Je crois qu'on a fait le tour de ce qu'il était possible en communication. Et bien ça n'a pas manqué : moins de 2 000 exemplaires.