Le secret serait sûrement resté bien gardé, sans le cataclysme new-yorkais, las, ce qui est arrivé est arrivé et c'est Denis Jeambar de Marianne qui dévoile la teneur de l'une de ces rencontres secrètes.
Fin avril, alors qu'il laissait planer le doute quant à sa candidature, DSK avait invité des journalistes de Marianne, du Nouvel Obs et de Libé, la fine fleur de la presse donneuse de leçons de gauche pour des déjeuners secrets à de grandes tables parisiennes.
Flattés d'être ainsi des gardiens du secret, nos intègres journalistes participaient à la victoire du grand homme et entraient ainsi de plain-pied dans l'histoire, bon c'était pas trop réglo avec les autres candidats socialistes et encore moins avec les lecteurs de ces prestigieux journaux, mais enfin pour se débarrasser de Paul Bismuth et installer leur champion au pouvoir, il fallait bien ça, qui veut la fin veut les moyens.
Le devoir d'informer ?
Franchement, là c'est mesquin, bien sûr ces journalistes connaissaient les intentions réelles de Strauss-Kahn, mais ils ne pouvaient pas en parler, ils avaient promis.
Connivence ? Non, devoir National !
Denis Jeambar explique ainsi que, quand DSK demande au patron de Marianne (Maurice Szafran) si son journal " souhaite bien que la France soit débarrassée de ce type-là ", Paul Bismuth bien sûr, Maurice Szafran répond tout naturellement, " Marianne n'a pas d'autre choix que de (le) soutenir dans ce combat". C'est une évidence. Souhaitons que ce ne soit pas une des raisons, même inconsciente, des mots malheureux de Jean-François Kahn après l'explosion de la "bombe" du Sofitel.
On attend avec impatience les explications des journaux impliqués qui n'ont que les motstransparence, démocratie, séparation des pouvoirs et autres principes indépassables à longueur de plume, pendant qu'eux-mêmes nourrissent les pires connivences avec les hommes politiques en taisant ce qu'ils savent d'eux et, plus grave dans le cas qui nous occupe, en organisant sciemment la désinformation.