Sujet : Le hommos ou comment d?sesp?rer du multiculturalisme
Pour ceux qui évitent soigneusement les cocktails mondains et les soirées anniversaires chez wat, le hommos, c’est une purée de pois chiche assaisonnée mixée avec de l’huile d’olive.
Ô rage, ô désespoir, ô hommos ennemi ! Comme je l’ai dit dans un précédent post, le hommos fut pour moi une cause de désillusion. Comme vous le savez sans doute, cette recette est à base de pois chiches cuits. Or il existe deux moyens d’obtenir ces pois chiches cuits.
Le premier est d’aller au supermarché du coin acheter une boite de pois chiches, et d’ouvrir cette boite. Simple, non ?
Trop simple, me dis-je quand il y a quatre ou cinq ans, j’ai commencé à pratiquer cette recette. Solution de facilité, qui de plus me sembla inauthentique. J’ai donc choisi d’utiliser la seconde méthode.
Celle-ci consiste à faire tremper une nuit (environ douze heures) les pois chiches dans de l’eau, puis à faire cuire ceux-ci une heure dans un grand volume d’eau. C’est long, c’est ennuyeux (étapes sans grand intérêt) mais c’est le prix de l’authenticité, me disais-je.
Sauf que même si mon hommos m’a toujours attiré les meilleurs compliments, je restais insatisfait sur un point : la texture. Ca peut sembler accessoire, mais dans le hommos, la texture a une importance toute particulière. Or le mien, malgré son bon goût, restait indéniablement trop pâteux, et pas assez crémeux.
J’ai cherché. J’ai mixé puis passé au chinois. J’ai ajouté du bicarbonate de soude à mon eau de trempage, puis à mon eau de cuisson. Une fois j’ai même pelé les pois chiches, c’est vous dire à quel point j’étais désespéré. Rien n’y faisait, mon hommos restait moins crémeux que celui que j’achetais chez les traiteurs. « Traîtres traiteurs », me disais-je, ils doivent disposer de connaissances ancestrales transmises aux seuls initiés. Me faudrait-il rejoindre une cellule clandestine libanaise pour approcher ces secrets ?
Et puis, il y a quelques jours, après avoir réalisé mon couscous en moins d’un quart d’heure, je me retrouve avec une grosse boite de pois chiches à peine entamée. Pourquoi ne pas l’utiliser pour faire du hommos ? Je ne disposais ni des herbes nécessaires pour faire des falafels, ni de la quantité d’huile pour faire des pois chiches frits.
Donc je réalise la recette, et là, surprise : le hommos est crémeux juste comme il faut. D’où la conclusion qui s’impose : trahison ! Peuple, on te ment, on te trompe, on te spolie ! les traiteurs utilisent des pois chiches en conserve ! Ces fils de chacal renient les traditions héritées de leurs ancêtres ! Comment croire à l’avènement d’une société multiculturelle dans ces conditions ?
Donc comme promis, la recette.
Vous aurez besoin de :
-Pois chiches cuits (soit en 1 grosse boite, soit 500 g de poids chiches secs que vous faites tremper et cuire)
-Huile d’olive (250 ml )
-1 à 2 gousses d’Ail
-1 Oignon
-Cumin
-Sel, poivre
et les ingrédients facultatifs, mais bienvenus
-Tahiné (ou purée de graines de sésames)
-Paprika
-Persil frais haché
Bon, une fois que vous avez les pois chiches cuits et égouttés (et rincés si vous utilisez des pois chiches en boite), la recette est simple.
1° Faites revenir 1 à 2 minutes les pois chiches avec l’oignon et deux cuillères à café de cumin moulu.
2° Vous ajoutez l’huile d’olive.
3° Si vous voulez la jouer traditionnel, vous utilisez un mortier pour réduire le tout en purée. Personnellement j’utilise un mixer, ça marche aussi bien. Rajoutez de l’ail haché (Une à deux gousses). Salez, poivrez selon votre goût.
4° Arrive l’instant d’ajouter ou non les ingrédients facultatifs. Le débat est ouvert.
a) Le tahiné (ou purée de graines de sésames) : je suis pour, car tout ce qui peut contribuer au crémeux du hommos est à mon humble avis bienvenu. Une à deux cuillères à soupe suffisent.
b) Le paprika : ce n’est pas un ingrédient très traditionnel, il change la couleur du plat (le hommos devient plus jaune), il ajoute à mon sens un plus, mais on peut faire sans. Pas plus d’une cuiller à café à mon sens.
c) Le persil frais : pas traditionnel mais il ajoute une touche de fraîcheur. Si vous aimez les herbes fraîches, c’est à essayer. Une à deux cuillères à soupe d’herbes hachées suffisent.
Si vous voulez un hommos plus light, diminuez la dose d’huile d’olive, si vous le voulez plus liquide on peut l’allonger d’un peu d’eau.
Le hommos est relativement facile à réaliser, vous pouvez le garder environ quatre jours au frigo à condition de l’avoir recouvert d’huile d’olive.
C’est une des nombreuses manières d’utiliser les pois chiches. Un jour je vous raconterai comment j’ai carbonisé un mixer en voulant faire des falafels.