Sujet : Road trip I
L'autre jour on est partis cruiser dans les étendues désertiques de Californie du Sud. Globalement, on avait en tête d'aller dans un Parc National et de camper, histoire de se foutre à l'écart de toute civilisation. Mais comme on est des branleurs et bien on a roulé au hasard. Le matin, chargement de la poubelle avec les guitares et moultes drogues parce qu'on est des rebels et nous voilà partiiis. C'est marrant le désert, une autre face du pays qui change radicalement avec le côté Kevin des grandes villes. Tout plein de tarés, chaleur et poussière, villes aux noms hollywoodiens et sentiment d'abandon total font partie du trip.
En partant d'El Centro, ville avec 80% de mexicains (normal on est à quelque kilomètres du mur), nous traverson un petit morceau de désert fort beau au bord d'un lac appelé ''the Salton Sea''. En fait c'est une mer intérieure extrêmement salée, née d'une catastrophe écologique. Le coin fait salement pitié à voir, avec ses ''resort'' abandonné, son ''front de mer'' qui tombe en miettes où personne ne fout les pieds et l'espèce d'odeur de pourrissement qui sévit dans toute la région.
N'empêche il y a un petit côté Fallout que j'ai bien aimé, plutôt crédible quand on voit les populaces locales très pauvres qui vivent dans des espèces de bidonvilles poussiéreux, complètement hilares de voir des connards de touristes passer dans le coin. D'ailleurs un truc assez glauque, mais la plupart des gens qu'on a croisé dans le coin n'avaient plus de dents. Ouais.
A Palm Springs, par contre le contraste est monstrueux. Nous tombons sur cet espèce d'Hollywood dans le désert, fréquenté par quelques stars et grands capitalistes, où les jets privés venant de L.A atterissent sans discontinuer sur l'aéroport local luxueux. La bagatelle de 200 golfs pour 1000 habitants. L'endroit est superbe, entouré d'une petit sierra. Ca pue le fric et la gentille famille, il y a des concessionaires Ferrari et cadillac, forcément on passe pour des clodos dans le coin mais peu importe, nous partons vite folatrer un peu dans un canyon assez proche.
On prends quelques drogues et bières dans la gueule, et c'est pour nous l'occasion de comater un bon coup sur le coucher de soleil. On pose les chaises au dessus d'un autoroute à regarder les bagnoles passer. Les environs sont couverts d'éoliennes, et bien que ce ne soit pas véritablement très beau, les couleurs et l'espèce d'ambiance fin du monde nous occupent quelque heures. Je ne sais pas pourquoi mais au plus profond de mon trip mystico philosophique du moment, je suis persuadé d'avoir déjà vu cette scène quelque part.
La nuit tombée, on se redémonte la gueule pour éviter la descente. Au bout de deux heures d'errance totale vers Palm Springs nous trouvons enfin le blue guitar. C'est de la balle putain. Quasi personne au début et puis subitement vers 1 heure du mat, la salle se remplit de tatoués. Un groupe de country tente de remuer la foule un peu molle. On sirote des bières dégueulasses. Mais c'est cool.
Nous repartons le lendemain dans un parc national, le joshua Tree. C'est globalement superbe et un paradis pour ceux qui aiment l'escalade. Des rochers mélés à des arbres assez torturés, globalement c'est le genre de paysages qu'on peut y voir. Même sans équipement on peut faire mumuse en grimpant partout, c'est un peu comme la forêt de Fontainebleau quand t'es gosse mais en carrément plus surpuissant. La chaleur est monstrueuse par contre. On fait grimpette sur quelque rochers il y a des points de vue sympa.
Le truc bizarre c'est l'absence de sentiers. On part au hasard au milieu des cactus et puis au bout d'un moment tu flippe un peu, le silence est écrasant, pas un truc qui bouge. Ca nous fait marrer, on peut s'entendre parler à 100 mètres de distance. Après avoir fait les cons sur l'accoustique fabuleuse de l'endroit, on se paume pendant quatre heures sans flotte. Sur la route je suis émerveillé, des forêts de Joshua à perte de vue, je n'ose imaginer la puissance psychédélique de l'endroit.
On fini a Key view, avec un panaroma démentiel. Le silence, toujours ce silence, putain. C'est écrasant, c'est beau.
Le soir fut confus et je n'ai plus de photos, mis à part la venue d'un visiteur au tout début. Je ne sais pas trop si ça mord ou pas d'ailleurs. L'accoustique est ultime, encore plus la nuit, bien que cette fois on entendait moultes craquements, probablement les bestioles qui sortent un peu des cailloux. On a bien joué sur les grattes, foutu un beau bordel au site de camping. Un seul petit incident à déplorer, en allant pisser, boom la jambe dans un ''cactus Cholla sauteur'', des milliers de saloperies de micro d'aiguille à enlever à la pince à épiler, à la torche. Mis à part ceci, l'endroit est Imax approved©.