Enter the Void (Page 1 sur 2)

Film très éprouvant, dur d'aller au bout.
Pas mal de gens ont quitté la salle.
Tu sens que le gars est jusqu'au boutiste, il ménage pas le spectateur, il a son truc en tête et il s'en cale que ça plaise ou pas.
J'ai lu qu'il avait coupé une dizaine de minutes après Cannes mais les deux heures trente qu'il restent ne sont pas de tout repos.
Perso je trouve Noé très fort, visuellement c'est franchement impressionnant pour peu qu'on accroche au style.
Mais c'est chaud de tenir sur la longueur, il y a une grosse demi heure de trop pour moi.
Tout le passage ou l'âme d'Oscar survole la ville dans tous les sens pour suivre l'évolution des personnages en passant par des sortes de vortex lumineux est très répétitive et trèèèèèès longue, ça ne semblait jamais vouloir s'arrêter.
Jusqu'au fameux final ou tout le monde copule joyeusement dans des volutes psychédéliques.
Sans oublier LA scène qui a fait tant jaser au Festival d'un rapport sexuel vu de l'intérieur du vagin.
Eh ouais carrément.

Je suis ressorti en me disant putain c'était un peu nul quand même et pourtant le film ne semble plus vouloir me quitter, j'ai pleins de scènes en tête et peut être même qu'un jour, je le regarderai à nouveau...
J'ai peur de rien moi.

Donc en gros, c'est comme Irréversible, mais sur un autre thème?

Bah c'est très bien. Faut que j'aille le voir.

Lien ?

Plein de gens ont quitté la salle aussi. Ya bien une heure de trop à mon avis.

Esthétiquement ça déboite mais c'est vraiment répétitif. C'est difficile de construire un film de 2h40 sur un gimmick de mise en scène.
Mais le plus gênant c'est pas le rythme, c'est la niaiserie du film avec toutes ces séquences où les gamins se promettent de ne jamais se séparer, etc...

Heureusement qu'on voit le cul de Paz de la Huerta toutes les 5 mn.

Pendant le premier tiers c'est en vue subjective et une fois qu'il est mort c'est en alternance de dos/depuis son âme qui flotte. Comme disait Bob, il y'a de très nombreuses scènes qui s'enchaînent de la même façon : il se déplace au dessus de Tokyo à travers l'espace et le temps, il tombe sur des gens avec qui il était lié, il les observe et il est happé par une lumière ou un objet de la pièce. Puis il reflotte au dessus de la ville, etc. Je sais pas combien de fois ça s'enchaîne mais ça semble durer une éternité. Le problème c'est qu'on se fout de ce que deviennent les personnages observés.

Et depuis un an, il doit déjà y avoir une version qui va bien sur les réseaux du mal non ?

Bon, vu hier, c'est une claquasse énorme.

D'abord, visuellement, c'est simple, ça n'a jamais été fait. Dans les FPS, on parle beaucoup de « body awareness », et bien ça n'existait pas avant Enter the void ; dans la première demi-heure, l'impression d'être dans la tête du mec va au-delà de tout entendement, du moindre mouvement de la tête, aux clignements d'yeux, aux mains qui s'approchent pour jeter de l'eau sur le visage... les monologues intérieurs sont réussis comme dans Seul contre tous, on est vraiment dans la tête d'un mec perché. Et le trip sous DMT, ha ha ha. Bordel. C'est la première fois qu'on filme un trip hallucinogène puissant de manière aussi réaliste, d'ailleurs Noé l'a fait comme ça : « je ne comprends pas pourquoi personne n'a jamais montré ce que l'on voit quand on prend ces produits-là. » Pareil, la scène sous LSD est une vraie scène sous LSD ; on peut maintenant jeter la scène de défonce de Easy Rider ou celles de Las Vegas Parano qui font trop carton-pâte, le film de Noé, c'est de la sensation pure et absolue. Le film terminal sur la drogue.

J'ai été agréablement surpris par la mise en situation du scénario dans tout ce délire. Beaucoup décrivaient un film labyrinthique et long ; ce dernier reproche est sans doute mérité sur quelques scènes pas si nombreuses qui ne sont pas non plus indispensables — et les talents d'actrice, pas toujours au top, de Paz de la Huerta, sont hélas à mettre en cause. Malgré tout, le film est simple à suivre, car Noé fait la politesse au spectateur d'en décrire toutes les phases dans son introduction (sortie du corps, visite du passé, messages aux proches, etc.), du coup on n'est jamais vraiment perdu dans une bouillie mystique ou conceptuelle, c'est limpide et touchant. Il y a un peu de psychanalyse de comptoir, sauvée par des moments de génie (les deux scènes primitives) et par un symbolisme explicite : il n'y a pas de phallus chez Noé, il y a des bites.

Donc voilà, allez-y pour vous prendre l'expérience visuelle et sonore de votre vie, oubliez toutes ces conneries d'Avatar, ça ne tient pas la route esthétiquement. Ah, et évitez l'abus de stupéfiants avant le film, c'est le bad trip assuré, j'ai cru que j'allais me barrer au bout de dix minutes, ça me faisait des grosses montées et des gros souvenirs de bad.

Ouais, mais alors au cinéma, et surtout dans ce film, comment dire ? Tu comprends le sens de l'expression « coups de boutoir ».

Malheureux parle pas de 2001 ici.