Sujet : [Quick Test] Reader eBooks
Je reprends le petit feedback que j'ai fait sur NoFrag, car le sujet semblait intéresser du monde ici.
Le reader en lui-même :
L'objet est joli et sobre, mais c'est un peu normal, ce n'est pas destiné à un public branché. Il est lourd, mais paraît solide, cela dit, même en lisant en marchant, ce n'est pas gênant. Les boutons sont pas terribles par contre.
L'interface est simple si on ne fait que lire : on allume, on arrive directement à la dernière page, on peut foutre des marque-pages un peu partout, on tape le numéro de la page et on y va. En revanche, on ne peut pas annoter (comme sur les modèles plus chers) et on ne peut pas faire de recherche sur des mots, absence de clavier oblige. Il est donc inutile d'installer des dictionnaires.
Rapidement, on finit par retrouver un passage ou une page, aussi vite que sur un livre normal, ce qui est indispensable.
La lisibilité :
C'est vraiment exceptionnel, en plein soleil, c'est même parfois mieux qu'un livre - de mauvaise qualité certes - car le papier peut éblouir. Ça m'a vraiment troué le cul, c'est la première fois que je voyais un écran lisible avec un éclairage direct. L'écran n'est pas rétro-éclairé et c'est donc reposant, la page est un peu grise, la police peut-être pas assez noire, mais on s'y fait très vite.
Le formatage :
Pour l'instant ça pêche un peu. Il vaut mieux chercher en priorité des .epub (qui risque de devenir un format majeur, because libre et tipiak), ou des .pdf bien formatés, ce qui n'est pas toujours gagné. Il faut éviter les livres scannés en .pdf, ce n'est pas du tout lisible, même avec le zoom, et si on les convertit en .epub, c'est rapidement le bordel, avec les paragraphes ou les phrases qui se mélangent et tout. Enfin, si quelqu'un a une technique infaillible, ça m'intéresse pour ce livre.
C'est le format poche classique, environ onze mots par ligne, mais avec moins de lignes à l'écran pour une surface équivalente, c'est donc écrit plus gros, et du coup on lit effectivement plus vite (pas seulement à cause des pages plus courtes) tout en se fatiguant moins.
Question mise en page, c'est pas mal du tout, c'est bien présenté, les polices sont jolies, par contre, on note trop de problèmes de veuves et d'orphelines, les espaces insécables ne sont pas au rendez-vous, et on a de ce fait beaucoup de points-virgules en début de ligne, c'est dommage. C'est sans doute dû au fait que les livres que l'on trouve pour l'instant sont transposés par des passionnés et pas par des équipes. J'espère qu'on ne trouvera pas le même problème avec les livres d'éditeurs.
Le catalogue :
Pour l'instant, je ne suis pas encore satisfait, même si j'ai largement de quoi lire en attendant que le procédé se popularise. Je vais surtout parler des œuvres du domaine public, je n'ai pas encore cherché du côté du piratage, ça doit encore être marginal.
En français, c'est essentiellement un fond dix-neuvièmiste avec une préférence pour les réalistes et les naturalistes (très peu de Hugo et de Châteaubriand par exemple), et ça reste faible en poésie si l'on excepte les indéboulonnables Rimbaud ou Baudelaire.
En philosophie, c'est vraiment faible, on croise parfois un Kant ou un Rousseau, mais pour le reste c'est le néant total : pas de Grecs (à part un ou deux Platon qui se battent en duel, mais en anglais), pas de médiévaux évidemment, un peu en XVIIIe, deux ou trois pour le XIXe, et rien sur le siècle dernier.
En littérature anglaise (en VO), c'est déjà beaucoup mieux, on trouve quasiment tous les classiques, beaucoup plus de philosophie, et un catalogue étranger bien plus vaste, notamment chez les Russes, et même pour les Français - Les Misérables est en anglais et pas en français !
Bref, il faut attendre de voir comment cela va évoluer. Pour que le truc se lance en français, il faudrait qu'ils fassent comme aux États-Unis : des abonnements pour les quotidiens principaux et les mensuels, ainsi qu'un catalogue universitaire conséquent. Dès lors, quand plus de monde sera équipé, les fonds des bibliothécaires en ligne vont s'épaissir, et le piratage va suivre.
Et puis au lieu de pleurer, je vais peut-être aussi me mettre à transcrire un livre ou deux, car sans la communauté, ça n'avancera pas