Sujet : *Mes vacances ? Biarritz*, ou l'histoire de paf la jambe.
Alors comme c'est la mode et que c'est quand même ma spécialité les trucs de loosers, je vous en fais part. Ce n'est pas grave car je déteste tout le monde ici.
Alors là c'est Imax qui fait du surf. Bon à Biarritz ya une plage qui a marée haute se recouvre entièrement, laissant l'abruti retardataire à la merci de rochers acérés ais tout de même c'est un spot sympa alors on y va quand même.
Hop, je m'élance en ce beau mercredi sur l'onde grâcieusement, en plus comme je reviens d'australie je suis déjà bronzé c'est trop la classe. Hop enchaînage de tricks et de fouistaiylle avec ma planche, petit mattage de cul au peak, une belle gerbe de flotte dans la gueule du débutant (parce qu'en plus je suis enculé dans l'eau, c'est ma petite touche personnelle), et puis évidemment j'ai un maillot rouge Billabong super flashy et un lycra violet, parce voyez j'affirme mes convictions politiques comme ça.
Ok c'est tellement bon, l'eau est tellement belle que c'est de la boule de balle. Alors à Biarritz il y a un phénomène amusant l'été, le regroupage de poulpes en shorts. Quand la mer monte voyez-vous, ya tout plein de gens qui peut-être à l'affut d'un scoop à la Koh-lantha se regroupe en bordure de la digue et attendent tels des charognards que les derniers surfers sortent de l'eau en se faisant déchiqueter. Bon moi je le sais, je viens depuis que je suis gosse, mais je me dis "il faut que tu partes sur la vague de la victoire", alors j'attends comme un con pendant une bonne demi-heure parce que comme par hasard plus une vague potable n'est dispo, me faisant lentement mais sûrement enculer par la marée montante.
Finalement on se retrouve à plus que deux dans l'eau. J'entends la foule gronder en haut, on est de plus en plus prêt de la digue. "Jean-richard viens voir, ya des hippies qui vont se faire défoncer".
Une belle vague arrive, ha ha l'autre la prend et se boîte comme une grosse merde avec son longboard bien encombrant, moi je la prend niquel, hop je me rapproche avec classe de la "rampe" de sortie bref, tout baigne.
Et là c'est le drame. Il faut un timing super serré pour sortir parce que vois-tu c'est tout super glissant et les vagues viennent frapper à intervalle régulier, ça fait un sacré bouillon et t'es vite dans la merde. Bon j'y vais tranquille, je calcule, hop je m'élance sur la rampe mais voilà l'autre enculé qui me grille! En plus avec son paquebot de mes couilles il fait bouchon l'enculé. Résultat on se retrouve à deux cons sur un espace ridicule. En plus fut vite choper le rail en metal sur le côté sinon tu glisses comme une merde sur les marches.
Putain en une fraction de secondes je décide de replonger à l'eau pour laisser ce con remonter. Je plonge avec ma planche sauf que évidemment tout est immergé et là paf je m'enboîte tout seul comme un grand dans une morceau de l'escalier. Huch ça fout une bonne claque sur la gueule. Pendant ce temps c'est le drame, une vague arrive, je sens un courant me choper, me retourner, et me fracasser contre les rochers, je sens une bordel de douleur à la jambe et au pied. Je commence à flipper et pas un connard qui bouge le petit doigt tous en train de mater comme des blaires, pas une main tendue pour me tirer de cette merde. Je ressors péniblement tout en poussant un cri à la hulk, avec monique et yves en train de prendre des photos, non sans entendre une gros "bong", sans doute ma planche en train de se prendre un joli pet, c'est cool.
"Même pas mal" tu vois, t'en as vu d'autre. Je marche fièrement et traverse les couillons agglutinés sans un regard parce que je suis un foui surfer tu vois, mais tout de même. Je jette un oeil, ma cheville gauche a triplé de volume, mon pied pisse le sang et ya un joli trou dans la planche, l'horreur. Sur le coup je me maudis grave, la douleur est forte mais bon ça va. Sur l'escalier du retour, mon pied blessé ripe tout seul subitement et paf! le doigt en plein sur des éclats de verre (parce que j'ai pris l'habitude marcher pied nu pour aller à la plage). C'est dégueulasse on dirait une charpie. J'arrive à la maison à toute vitesse, tout en salopant les escaliers, je me rue dans la salle de bain, et farfouille dans l'armoire à pharmacie. Je relève la tête, boum, en plein dans la vitrine ouverte. Super.
Le soir ça arrache, ma jambe droite droite qui curieusement n'a aucune blessure a triplé de volume et j'arrive à peine à marcher. J'ai l'impression de m'être fait tabasser sur un parking, sans compter un faciès à la elephant man. Bon j'ai pris une mesure salutaire, je me suis fait attacher à une chaise longue hein. Et bonne vacances!