Sujet : Dark Side of the Moon : un Live comme Jamais
Le problème, quand on trouve un titre comme ça, avec une bonne sonorité et plein de majuscules bien placées, un titre qui en jette et tout, c'est qu'il faut trouver l'article qui va avec.
Un article qu'il est de qualitay, un article qui rend beau, fort, intelligent. Un truc à la hauteur de la magnificence du titre. Le plus simple, ce serait encore de le changer, ce titre de merde. Mais moi, j'aime les défis, et j'ai l'esprit de contradiction.
Je vous promets pas quelque chose de grandiose, seulement ma subjectivité totale dans cet article, en tant que fan des Floyd. Et puis merde, c'est déjà pas mal.
Vous pensez bien, hein, que quand j'ai eu vent du passage de Waters et de Mason tout près de chez moi, j'ai tout de suite eu une érection douloureuse. Forcèment.
C'est donc tout naturellement que j'ai acquis mes places pour ce grand concert qui s'annonçait, places sur la Pelouse Or. Parce que la tribune, c'est pour les pédés. Ou les riches. Au choix.
Je vais vous éviter les détails techniques, du genre la qualité des enceintes, parce que ce serait étaler des connaissances que je ne possède pas, et puis faut pas croire, j'ai beau être un dieu, moi, je suis pas un branleur. Vous voyez ?
Mais bon, scène gigantesque, quatre écrans géants visibles de tous, 45 camions d'amplis. Forcèment, ça en jetait. Surtout niveau sonore. Ça vient, ça vient.
Alors, déjà, avant de relater le live en lui-même, il faut que je vous parle des bouchons. Ah ben ouais, vous pensez bien. Magny-Cours, le Grand Prix ET Dark Side of the Moon, forcèment, ça attire les foules. On a donc fait un bon 10 km/h tout le long (avec des pointes à 15, quand même, faut pas déconner), le trajet nous a donc pris une heure, à peu près.
Du coup, on a loupé Laurent Voulzy. Putain, c'est bien les bouchons.
Et hop, à peine garés sur le parking, à peine sortis de la voiture, on entend résonner les premières notes de "In the flesh". J'ai connu pire, comme accueil, quand même. À savoir, on était à une borne de la scène, c'est vous dire la puissance du son, et sa qualité (on entendait parfaitement chaque instrument de là où nous étions). J'en profite pour passer un coucou à tous les enfoirés qui habitent à côté du circuit, et qui ont profité du concert gratuitement.
Allez tous vous faire mettre.
Quand on arrive aux premiers filtre (comprendre, là où les billets sont vérifiés pour la première fois), une fois "Mother" passé, "Set the control for the Heart of the Sun" est entamé par un Waters et ses musiciens décidemment très en forme. C'est impeccable, à la hauteur des Floyd. En même temps, normal, hein, fallait pas décevoir. Mais impeccable quand même.
Et puis là, paf, quand on arrive devant la scène, "Shine on you Crazy Diamond". Comme par hasard, ah putain. Refrain repris en choeur par un public déjà médusé. Le son est parfait, on vibre, on frissonne sur ces accords parfaits (et parfaitement joués). À la fin de chaque morceau, tonnerre d'applaudissements de la part d'un public quand même majoritairement âgé (ceux qui ont été bercés par les Floyd).
Je vais pas vous faire chier avec chacune des chansons, je suis pas con, hein. Je vois bien que vous commencez à vous emmerder. Faites pas semblant de suivre, nom de dieu !
S'ensuivent :
- "Wish you were here" ("C'est pouw Syd, évidémment") devant un public déjà conquis. Ses accords de guitare à pleurer de joie. Raaah.
- "Sheep", avec les bêlements de moutons qui semblent être à nos côtés. D'ailleurs, j'aurais bien aimé que tout le public reprennent ces bêlements. Ça aurait bien rendu.
- "The Fletcher Memorial Home", et c'est là qu'on se rend compte que depuis le Live 8, Waters a retrouvé une vraie voix.
- Une chanson qu'on pourrait qualifier d'Anti-Bush, signé Waters, plutôt sympa.
- Et d'autres classiques Pink Floydesques, mais putain là j'ai oublié, ça va revenir. Je vais éditer quand je m'en souviendrai.
Tout ça magnifiquement interprét et joué. On vibre de partout, on en prend plein les oreilles, le son est parfait, on en veut encore, encore, encore, parce que c'est trop bon. Puis finalement, après tous ces morceaux jouissifs, "On fay une powse. Dix minioutes".
Autant vous dire qu'elles nous ont semblés longues, ces dix putains de minutes. Mais la nuit commence à tomber, c'est bon.
(Putain, j'ai carrèment l'impression de m'emballer, là. Bon, rien à foutre. Je vous prends par l'anus, si vous êtes pas jouasses.)
Et puis finalement, ils reviennent, et ils amènent Monsieur Mason. Ah ben oui. Niiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiick ! On commence tous à gémir. Non, bon, ok, on jouissait en silence, ou presque. On était médusés.
Boum boum, boum boum, hahahaha, hahahaha, shling, crrrrr, blam, HaaaaHAAAAHOOOOOO... "Breathe, breathe in the air...".
C'est parti. Oh putain, oui, ça, pour être parti...
Ceux qui n'y étaient ne peuvent pas savoir ce qu'on ressent. Quand on aime ça, et qu'on le voit joué en live. Dark Side of the Moon, PUTAIN !
C'était magique, et pourtant, j'aime pas les superlatifs merdiques.
- "On the run" et son rythme lancinant, qui vous berce avant que vous vous en preniez plein la gueule avec les bruits de train et de F1 (ouais, remixé avec des bruits de F1). Jouissif.
- "Time" et ses horloges, l'intro, bordel, L'INTRO, C'EST DU BON OUAIS ENCORE ! NON MAIS VOUS ARRETEZ PAS, NAAAAON. Trop bon, c'est trop bon, je vous dis, putain ! Excellent.
- "The Great Gig in the Sky", et là chapeau à la chanteuse, parce que vu le putain de poids qu'elle avait sur les épaules, elle a bien plus qu'assuré. Sa voix... hmmm... le clavier.... hmmm.... PUTAIN NON GUEULE ENCORE !!! Et quand c'est fini, on peut pas s'empêcher d'applaudir. Grandiose.
- "Money", et les accords de guitare, jouissifs "shling, crrrrr, blam, shling, crrrrr, blam, shling, crrrrr, blam", et un saxophone de folie, aussi, qui a assuré tout le long. Entendre ça en live... oh putain.
- "Us and them". À vrai dire, j'ai jamais vraiment accroché sur ce morceau. Mais ça rend autrement quand c'est joué devant nous, et avec des centaines de watts dans les oreilles. Le solo de saxo... Sublime.
- "Brain Damage", le mec qui nous rit aux oreilles, les choeurs parfaits, autant que la guitare. Aucun bémol. AUCUN, J4AI DIT. Putain, c'est pas vrai.
Dark Side of the Moon s'arrête là. Bah ouais, un peu tous déçus, quand même. Même pas l'album en entier. Mais bon, là, on avait déjà les couilles vidés. Médusés, c'est ça qu'on était. Tous étourdis, abasourdis devant ce mythe qui renaît, pas joué depuis 74. Que vouliez-vous qu'on fasse, hein ? Vidés, qu'on était. Trop de bonheur, pour les fans.
Mais bon, quand même, faut croire qu'on était pas encore trop abrutis, parce qu'on a réussi à les faire revenir, la moitié de Floyd et les musiciens. Faut pas croire, on est des bon. On l'est, ou on l'est pas. C'est tout.
Bon, comment continuer ? Eux, ils se sont pas trop posés de question, ils ont repris leurs instruments, et ils nous ont fait un petit "Another Brick in the Wall", tranquillou. Non mais sans blague. Ils se sont pas foutus de notre gueule. Je crois que c'est à partir de là que certains se sont évanouis.
Et tant qu'ils étaient dans "The Wall", ils nous ont joué "Vera", "Bring the boys back home" ("clin d'oeil" aux soldats anglais en Irak), et puis ils nous ont achevé avec "Comfortably Numb", et sa guitare qui tue, accompagnée par deux gros jets de flammes sur le toit (en y repensant, ça fait un peu Johnny, mais on s'en fout).
Et puis après, ils nous laissent, comme ça. On aimerait presque le traiter d'enfoiré, le Waters, mais non en fait. C'est quand même un grand gars, Roger. Il a beau avoir été un poil de cul d'éléphant mégalo, il nous a quand même fait jouir, titre après titre, toute la soirée durant. Ça m'a réconcilié avec lui, en quelque sorte. Et je sais que c'est très important pour lui, mon opinion.
Pour résumer, je dirais que c'était du Pink Floyd. Ça devrait suffire.
C'est sûr, il manquait Gilmour et Wright. Mais ç'aurait peut-être été trop beau. Du Pink Floyd quand même, du grand, du très très grand.
Ouais, j'ai pas de photos pour illustrer mes propos. Attendez, vous avez un titre de qualitay avec un article de qualitay (super objectif, en plus) sur un concert de qualitay, vous allez pas me faire chier, putain !
PS = J'aimerais bien savoir qui a bougé ma bagnole pendant le concert. C'est vrai quoi, j'ai mis une demi-heure pour la retrouver.