Sujet : Mitrecey, mystique de la simplicité.
Ah j’ai entendu une superbe chanson, véritable mélange de Claude François et de Cézanne, de Rimbaud et de Verlaine, mâtiné du douanier Rousseau.
Il s’agit d’un monde parfait de Ilona Mitrecey. Bouleversant.
Tout d’abord des mots simples, comme Claude François savait en employer. Et dès le départ, en mots, la référence à la peinture évidemment. Tout nous est donné par touches, qui peu à peu remplissent la toile de nos rêves, car l’imagination de l’auteur devient très vite le théâtre de notre onirisme, qui s’habille de couleurs.
Car bien sûr tout est touche et couleur ici, tout est évocation sans jamais confiner à l’abstrait. Il s’agit d’une chanson figurative-évocative de toute beauté.
Rimbaud n’utilisait pas d’autre méthode dans son poème Voyelles, qui comme la chanson d'Ilona s’introduit par l’évocation des couleurs. Il n’y a pas de hasard. De Verlaine elle retient naturellement sa grande leçon, « De la musique avant toute chose », même si sa jeunesse fige encore ses louables débordements, et qu’elle n’a pas osé l’impair. Gageons qu’elle ne limitera pas toujours sa fantaisie. En tout cas elle a tordu le cou à l’éloquence, comme préconisé par le poète.
De Rousseau, bien sûr, elle a cette force de savoir que si le côté naïf de son œuvre lui attire certains quolibets, l’art est plus grand que tout.