Le consentement, de Vanessa Springora.
Ça se lit assez rapidement, c'est écrit intelligemment, on est clairement dans le récit rétrospectif plus que dans le roman.
Le propos de l'auteur est mesuré et intéressant, il y a des développements sur la tolérance des discours pro pédophiles dans le contexte de la libération sexuelle (qu'on pouvait déjà lire sous la plume de Guillebaud dans La tyrannie du plaisir) qui éclairent certains épisodes.
Au delà de la dimension de revanche qui n'est pas absente, l'écrivaine s'interroge sans complaisance sur ses failles, sa part de responsabilité, mais aussi la défaillance de son entourage (sa mère notamment) et des institutions (qui furent saisies de sa situation) à la protéger.
En bref pas un chef d'œuvre inoubliable mais un témoignage et un point de vue intéressant et intelligent, et ça se lit vite.
"J’appartiens donc à la justice, dit l’abbé. Dès lors, que pourrais-je te vouloir ? La justice ne veut rien de toi. Elle te prend quand tu viens et te laisse quand tu t’en vas."