Dans l'avion on demande un médecin.
Personne ne se bouge, franchement je ne suis pas motivé à 6h du matin vous faites chier. Ma copine me fais les gros yeux bon d'accord j'y vais.
J'ai la tête dans le cul mais bien. Une hôtesse de l'air, un steward et une aidante stationnent à hauteur du passager. Pas le temps de faire connaissance, la demi rangée a été vidée et la personne est assise près du hublot.
Je leur dit que je suis psychiatre, comprenez l'urgence réanimation j'ai arrêté il ya bien longtemps, si c'est sérieux les chances sont minces. Je m'assoie à côté du jeune homme, il respire, il transpire à grosses gouttes, il est pâle comme une merde de laitier, la tête vers l'arrière il est à peine conscient.
J'essaie de lui parler en anglais mais il ne bite rien.
Il n'a pas l'air douloureux, son pouls est bien présent mais faible et j'ai une première idée de ce dont il s'agit.
J'essaie de le questionner, c'est très laborieux. Un passager de la rangée suivante m'aide en traduisant quelques mots en auvergnat.
L'hôtesse de l'air inciste pour me donner un oxymètre, je me demande bien pourquoi maintenant mais soyons complets, d'accord, prenons les constantes, c'est la base.
Je demande le dextro tant qu'à faire, on me tend une petite trousse dans laquelle je trouve l'appareil. Ça fait bien longtemps que je n'en fais plus, les réflexes sont perdus. Je sors le lecteur, l'observe rapidement, introduit la petite fiche servant à analyser une goutte de sang mais putain pas moyen de trouver la lancette.
Je leur demande, ils cherchent... J'en profite pour leur demander de l'eau et du sucre.
Ils me ramènent un brassard à tension et un stéthoscope de merde. Et pas de lancette. On oublie le dextro merci.
Je ne suis pas là pour jouer au docteur, je pose tout les accessoires sur le siège adjacent en voyant le jeune revenir à ses esprits, il est maigre. Pas de maladie particulière, il ne prends pas de médicament, il n'a rien mangé depuis 10 heures, et commence par demander à aller aux chiottes.
Je lui dis non, pas tout de suite, lui tend un sac à vomi et l'hôtesse ramène un verre d'eau sucré enfin.
Vous l'avez compris c'était une hypoglycémie. J'essaie de lui expliquer mais sans sucre dans le cerveau et avec la barrière de la langue c'est très limité, même avec l'interprète en auvergnat.
Et là il dit, "I'm sorry I spik french"... Oh l'enculé.
Bon tout est bien, je demande à l'équipage de lui filer à bouffer, ils se barrent, comme si de rien était. L'équipage de merde ils auraient pu lui ramener à manger.