Si sur Touitteur on n'a pas 100K followers, on a vraiment raté sa vie (Page 317 sur 562)

Après elle a pas tort, une pièce jouée à la mode de 1650, c'est pas mal rébarbatif. Par exemple, je ne vois pas le mal de dépoussiérer l'œuvre pour lui donner un ton moderne, et rien n'empêche d'avoir le beurre et l'argent du beurre : des pièces ultra-fidèles pour les classicistes et des pièces adaptées au ton de l'époque. Ou, pour le coup, carrément passer Molière et voir du moderne, le temps de faire ses armes, et y revenir après.

C'est par ailleurs exactement la même critique que je fais à l'éducation littéraire au collège et au lycée : on m'a fait entrer en littérature avec des bouquins de plus de 100 ans d'âge, pas étonnant que ça ne donne pas envie. Si on te balance du Balzac et du Baudelaire à la gueule, faut pas s'étonner que des gamins de 15 ans soient pas jouasses. Qu'il ait fallu attendre la première L pour étudier du Jarry ou du Queneau et pour enfin taper dans l'écriture contemporaine avec le Goncourt des lycéens, ça m'a paru une contradiction totale.

Mais bon, la nana a le malheur de s'exprimer comme une poissonnière, alors forcément, ça déplaît chez ce vivier d'intellectuels qu'est Twitter.

Je suis allé voir le bourgeois gentilhomme au Français avec Christian Hecq, c'était juste génialissime.

Les enfants ont A DO RE.

Moi gamin, ça ne me faisait pas marrer. Comme quoi

Molière est généralement assez digeste, mais il y a quand même des tournures désuètes qui prêtent à confusion chez un lecteur moderne, et les notes de bas de page n'en résolvent qu'une partie (je me suis toujours posé la question de qui décide ces notes, d'ailleurs, ça paraît subjectif). Elles sont désuètes mais compréhensibles avec un peu d'effort dans la plupart des cas, mais il n'empêche que ce n'est pas une activité motivante pour des jeunes.

Reste le débat de la "vraie" littérature - bigre ! C'est un monde qui n'est pas exempt de défauts et d'antipathies, volontaires ou non, dues à l'âge de l'œuvre ou non. Au niveau scolaire, mon ressenti a posteriori est que les professeurs n'avaient pas le temps - ou les connaissances - de replacer les œuvres dans leur contexte, ni de vraiment parler de l'auteur. En résultait une compréhension partielle et un raccord fragmenté de l'œuvre avec son "véritable" poids.

Mais tu noteras bien que j'ai parlé, au mieux, d'inverser les choses, pas de supprimer quoi que ce soit. Et parlons-en, des classiques. Pourquoi du Balzac, du Hugo, du Baudelaire ? Pourquoi des sublimes cachetonneurs qui faisaient traîner en longueur pour le besoin du feuilleton ? Pourquoi pas un des innombrables génies du 20ème siècle, avec un contenu tout aussi intéressant mais une langue et un contexte plus proches, et une relative concision ? Si le Goncourt des lycéens est une connerie, pourquoi ne pas taper dans le prix Nobel de littérature, ou dans tout autre livre contemporain de qualité dont assurément l'éducation nationale a eu vent (ironie) ?

Bref, comment ça se fait que du collège jusqu'au lycée, les œuvres dont on me parlait étaient très majoritairement du 19ème, et que le seul roman "récent" qu'on m'a fait lire, c'était Vipère au poing ?
Je pense sincèrement qu'il y a un compromis littéraire éducatif qui est possible mais qui n'a pas été mis en œuvre. J'ai jamais eu autant envie de lire que quand je suis passé en filière littéraire, quand enfin on a ouvert la vanne des possibles niveau littérature, avec du Camus, du Jarry, du Apollinaire, du Lai du chèvrefeuille (mais pas que ! du 19ème aussi !), etc. Il faudrait commencer par là, non l'inverse. Le but c'est d'insuffler l'envie de lire de la qualité aux jeunes, après tout.

Bon, tout ça remonte au début des années 2000, si ça se trouve ça s'est amélioré depuis. Mais l'illettrisme, je mets plutôt ça sur le compte du manque de moyens de l'EN, pas du fait que Rachid il va lire Beigbeder plutôt que Rabelais.

Les œuvres complètes de Booba en Pléiade ça passe crème.

Étrangement, ils confient plus souvent ça à des spécialistes de l'œuvre que des stagiaires. En général ils ont des bonnes compétences en philologie aussi et connaissent deux ou trois choses sur les archaïsmes, ça fait partie de leur formation universitaire.

Dans les trois que tu cites, il n'y avait qu'un cachetonneur, je ne vois pas ce que vient foutre Baudelaire là-dedans. Pour le lycée, il suffit de regarder ce qu'il y a au programme : https://www.letudiant.fr/bac/on-vous-de … 022-1.html
Ça couvre plusieurs périodes et plusieurs genres – par contre, Olympe de Gouges, qu'ils aillent manger leurs morts. Il y a des œuvres titanesques – et à mon avis imbitables pour la plupart des lycéens – comme La Bruyère, et aussi des merdes du XXe siècle, coucou Yourcenar, dont le caractère ampoulé fait passer le style balzacien pour du Picsou Magazine, une concision effectivement très relative. À mon époque c'était peu ou prou la même chose. Si t'as vu que le XIXe au lycée, tes profs n'ont pas fait leur boulot.

Grosse envie de nettoyer tout ces gens par le feu

Je me suis refait Vingt Mille lieux sous les mers y'a pas longtemps, y'a bien 70% du bouquin qui consiste à lister des fruits de mer et des algues.