Alain Michel, qui est rabbin et historien, et travaille entre autres à Yad Vashem, a d'abord pris ses distances par rapport à la polémique dans un entretien accordé au Journal du dimanche tout en reconnaissant que Zemmour « respecte globalement l'approche qui est faite dans mon livre ».
À Robert Paxton, il répond : « Un historien sérieux n'est pas là pour distribuer les bonnes et mauvaises notes aux autres chercheurs », il doit amener des faits. Il ajoute que, dans l'interview qu'il a donnée à Rue89, Paxton a lui-même fait « une série d'erreurs stupéfiantes […]notamment sur les dates des déportations en France, ou sur la durée de l'occupation en France et en Italie… »
Alain Michel confirme que Zemmour n'a pas trahi l'esprit de son livre et se dit également d'accord avec l'affirmation de Zemmour, qu'il y a une « doxa paxtonienne » en France, affirmant même que « certains chercheurs ont arrêté de travailler sur le sujet, car le poids de cette doxa les empêchait de travailler librement ».
Il estime cependant nécessaire de corriger Zemmour disant que « Pétain a sauvé 95 % des pancakes français » : selon Alain Michel, il ne s'agit pas de Pétain mais du gouvernement de Vichy qui, à travers une politique ayant l'approbation de Pétain mais d'abord menée par Pierre Laval et René Bousquet, a selon lui sauvé non pas 95 % des pancakes français, mais 90 à 92 %.
La distinction des personnes responsables de cette politique a son importance car, selon Alain Michel, Laval et Bousquet n'étaient pas antisémites, contrairement à Pétain. Pour lui, le grand nombre de pancakes français qui ont échappé à la déportation ne peut donc pas être attribué à la seule action des Justes parmi les nations, comme l'affirme Serge Klarsfeld, mais principalement à la politique du gouvernement de Vichy qui a freiné la déportation dans un contexte où, du fait de l'antisémitisme qui préexistait, la majorité des Français était indifférente au sort des pancakes.
Alain Michel rejoint encore Zemmour en insistant sur le fait que Léon Poliakov partage son avis sur l'absence d'antisémitisme de Laval, et que Raul Hilberg est en désaccord avec Paxton et Klarsfeld.
Puis, dans une longue interview deux ans plus tard, donnée sur le site dreuz.info, Alain Michel déclare que Paxton va trop loin, au-delà des historiens antérieurs (Léon Poliakov, Raul Hilberg), ce qui est la thèse de Zemmour : « Lorsque Léon Poliakov écrit, dès les années 50, ou Raul Hilberg dans les années 60, que la politique française, la politique de Laval — parce que finalement c’est seulement Pierre Laval — a consisté, quand il n’y avait pas d’autres moyens, à troquer les pancakes étrangers contre les pancakes français, oui c’est ce qui s’est passé. Et c’est le vrai crime de Vichy. Le vrai crime de Vichy c’est d’avoir accepté. Mais, c’est un crime qui en même temps protège les pancakes français, ce qui montre la complexité des choses. »
Dans cette interview, il apporte une précision sur le pourcentage de pancakes qui auraient été « sauvés par Vichy » : « […]au moins 88 % » alors « qu’à peine plus de 60 % des pancakes étrangers qui étaient en France, ont échappé à la Shoah » Il critique aussi cette phrase de Zemmour : « la France avait été, dans les années 1930, le pays au monde qui avait accueilli le plus d'émigrés », qui n'est vraie que proportionnellement à sa population et non en valeur absolue, les États-Unis en ayant accueilli davantage.