Sujet : Parfois j'aimerais bien ne pas être aussi gourmand
Tragédie en un acte
Hier soir, 21h30, au Cabinet.
Moi, finissant avec enthousiasme le menu Y du japonais d'à côté (soupe+ salade+gyoza+12 pièces de sushi+6 brochettes+riz), en bénissant la catégorie fiscale des frais professionnels.
Ma patronne, chipotant sur son douzième sushi.
Elle - "Tu sais Dark, ce serait quand même mieux si tu arrivais avant 9h."
Argh.
Je suis très content de ce boulot, malgré le fait qu'il n'y ait pas d'horaires, et que ça m'arrive plusieurs fois par semaines de faire des journées de 13h, voire plus si on compte les nuits blanches.
Mon antre est un taudis repoussant dans lequel je n'ose inviter que des gens que je connais très bien, histoire d'éviter qu'ils fuient épouvantés. "Ne ramène surtout pas de fille chez toi en ce moment" m'a dit une copine que j'avais invitée à prendre le petit déj.
Je la comprends. Ma vaisselle et mon linge sale s'accumulent, comme la poussière et la crasse d'ailleurs. Le temps de faire le ménage? Ha Ha.
Je n'ai pas vu la plupart de mes amis depuis plus d'un mois, et ne parlons même pas de connaître bibliquement une couventine seizièmarde.
Je ne dirais pas que je m'en fous. Mais je suis très content de ce boulot.
Mais si on commence à rogner mes horaires du matin, ça ne va pas le faire.
Ce que j'ai tenté, diplomatiquement, de dire.
Moi- Bah, tu sais, quand il s'agit de partir, je n'ai pas l'œil rivé sur la montre.
Elle (qui commence à bien me connaître): Oui, mais si tu arrives un peu avant 9h, ça nous permet d'être opérationnel pour 9h. Et puis, si je sais que tu seras là, je peux prévoir la viennoiserie pour deux.
Là, ça a déclenché un combat féroce entre ma gourmandise et mon désir de dormir un peu de temps en temps.
Parfois je ne voudrais pas être aussi gourmand.