Petit trip France Baise Ouais ces dernières semaines :
En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable. A Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées au niveau de certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu'irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit. Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancoeurs plus tenaces, les haines plus exacerbées.
Bordage, c'est comme une vieille paire de charentaises. T'es un peu honteux d'avouer que tu les utilises mais, quand même, qu'est-ce qu'on est bien dedans. Ses histoires sont clairement centrées autours de ses personnages qui représentent souvent plus des archétypes (qu'on retrouve d'un bouquin à l'autre, comme le gamin un peu frêle et fragile mais avec un mental d'acier et une grosse paire de couilles) que de véritables humains complexes et subtils.
Bref, j'ai toujours trouvé mille défauts aux productions de ce type et ça ne m'a jamais empêché d'apprécier ce qu'il fait. Et comme il écrit beaucoup, c'est l'assurance de toujours avoir un bon nanard sous la main, avec du sang et des tripes, du cul et des nichons, des insultes et des bastons épiques. exemples :
- Les derniers hommes : fresque post-apocalyptique avec des "tribus" qui parcourent le monde, chacune chargées d'une tache spécifique (trouver de l'eau, des armes, de la bouffe, etc).
- L'Enjomineur : une trilogie de fantasy historique dans la Vendée post révolution française. Gros coups de cœur trop méconnu.
Rive Gauche ne déroge pas à la règle : les personnages sont caricaturaux, une large place dans le bouquin est donné aux pires instincts de l'homme et particulièrement aux violences sexuelles diverses et variés, les méchants sont très méchants et les gentils sont quand même assez gentils. Mais ça marche et ça se lit plus ou moins d'un trait.
Enfin sauf pour la description des "stations" et de leurs liens, là quand t'es pas parisien tu t'emmêles vite les pinceaux.
3.5 chibres turgescents/5
Si Bordage est, à mon avis, injustement reconnu dans le milieu des auteurs français, qu'es-ce que je devrai dire de Ayerdhal ?
Ce bouquin, c'est la madeleine de Proust de mon adolescence.
Les 4ieme de couvertures n'en rendent pas justice, loin de là.
Dans un monde féodal un peu nébuleux (le manque de caractérisation est voulu par l'auteur), on suit les péripéties d'un quartier d'une cité imaginaire qui décide plus ou moins de faire sécession et de créer une utopie anarchiste avec toutes les difficultés qui sont liées à ce genre de projet : sécurité, éducation, production, rapports avec l'extérieur. Tout ça est porté par un évènement "fondateur", le condamnation à mort d'un poète subversif venant de ce quartier.
Je ne dis pas comment ça finit parce que la fin est quand même un joli morceau bravoure.
Le bouquin est beau, poétique, poignant, violent aussi.
J'avais peur en le relisant 15 ans plus tard de me retrouver face à un brulot contestataire faiblard mais non, je trouve le bouquin brillant.
5 votes à main levés/5
Alors là, attention, OVNI.
A Thecel, Moïra et son frère, Aslander, coulent des jours heureux au Palais, dont ils connaissent tous les recoins par cœur. Leur père est à la tête de l'Empire des Sicles et, même si l'on évoque des combats sporadiques aux frontières, la paix et la concorde règnent. Pourtant d'inquiétantes rumeurs courent : l'Empereur serait au plus mal et, s'il venait à mourir, Aslander, son seul héritier mâle, pourrait ne pas être en mesure de prendre sa succession. Serait-ce la fin de la dynastie et, pire, la chute de l'Empire ? Et que deviendrait alors Moïra ?
La description renvois à un bouquin de fantasy plus ou moins générique. Et les premiers chapitres laissent penser que ça ne sera que ça. On y voit même un dragon débarquer très rapidement, comble du stéréotype du genre.
Et puis ça part totalement en couille. J'ai du m'arrêter en mi-bouquin pour me poser la question de ce que j'étais entrain de lire par rapport à ce que je croyais que j'allais lire. La direction prise par l'histoire est complètement inattendue. C'est risqué comme procédé parce que je pouvais très bien ne plus jamais ouvrir le livre à cause de ça. Pas déçu de l'avoir fini mais clairement une expérience bizarre.
Presque personne ne connait Léo Henry et je n'ai lu qu'un autre bouquin de lui, "La Panse" (que j'ai posté ici il me semble). Ca vaut le coup de le découvrir.
3 poncifs de fantasy/5
SojaMoule : "Tu perds ton temps, c'est l'asile et je t'emmerde. Dans ta forteresse de certitudes apprises à l'école ou dans tes lectures, tu n'es pas le dépositaire de la vérité absolue."
Reblochon : "As-tu quelque chose d'intéressant et constructif à dire ? Oui ? Lâche toi ! Non ? TA PUTAIN DE GUEULE D'ATTARDÉ, tu la fermes. Bisous"