Zlog de merde

Putain j'ai chié au moins onze fois depuis hier soir, je sais pas ce que j'ai. Je dois abuser du fromage fondu, ça coagule dans la tripe et ça tiraille, cette saloperie, et je te raconte pas la gueule des déjections : c'est plutôt gluant, plutôt avalanchesque et carrément beige clair. Le bruit de cette cascade de bubble-gum dans les chiottes a beau être très divertissant, je suis pas sur que mon système digestif y survive. Je vais pas tarder à trouver mon gros colon dans la cuvette si ça continue.
Bon faut que j'y retourne là, je vous tiens au courant. Je prends mon appareil photo hein, histoire que vous vous rendiez mieux compte.

Et c'est reparti. Mon ventre est une fondue savoyarde à la viande, et j'ai perdu mon bout de pain dedans. Le premier qui tente de me foutre une pique dans le fion pour le récupérer je l'assomme. Donc encore deux trips mystiques à la recherche de la vérité dans mes chiottes depuis tout à l'heure, ma merde s'étire en filets comme le fromage d'une pizza. Quelques flic floc à la con et plus rien, j'ai beau forcer, encourager mon sphincter, y a rien de plus à dire. Mon cul est comme un muet qui tente de crier. C'est assez ridicule.
C'est la chevauchée des valkyries, c'est la ruée vers l'or, je chie, je chie et je chie encore, et tout ça pour quoi ? Pour deux pauvres bouts de flaques microscopiques qui surnagent ? Quel bordel.
Depuis tout à l'heure, dès que je m'allume une clope, ma tripaille se rue vers le bas et appelle à l'aide. Je crois que je vais bouffer du béton, de l'asphalte accompagné de parpaings en croute pour rendre ma merde un peu plus consistante.
Je ne crois pas avoir parlé de l'odeur. Putain, j'ai l'impression d'éventrer un porc à chaque évacuation, c'est une véritable joie pour les sens. Magique. Je crois que les sectes millénaristes songent à me buter et à retourner mon cadavre comme un gant pour leurs prochains attentats dans le métro.
Je vous tiens au courant.