J'ai juste vu un bout du film et c'était y'a longtemps.
Ce que j'ai vu (la course et le bordel dans l'hotel) ca y est.
Après c'est vraiment excellent tellement c'est barré et ca je pense qu'ils n'ont pas pu le retranscrire en film.
Il prenne un jeune en autostop alors qu'ils sont complétement camés:
Mon mange merde d'avocat aperçut l’auto-stoppeur bien avant moi. « On va prendre ce garçon », déclara-t-il ; et avant que j’aie pu rassembler mes objections, il s’était arrêté et le pauvre môme arrivait à la voiture en courant avec un sourire large comme la figure et s’exclamant : « Nom d’un chien ! C’est la première fois que je monte dans une décapotable !
— Pas possible ! fis-je ; je suis sûr que tu n’y tenais plus, hein ? »
Le môme opina ardemment tandis que nous repartions en trombe.
« Nous sommes tes amis, s’écria mon mange merde d'avocat ; on n’est pas pareils que les autres. »
Oh, Seigneur, pensai-je ; ça y est, il débloque. « Je ne veux plus rien entendre de la sorte, coupai-je sèchement ; sans ça, je te colle les sangsues. » Il me fit une grimace qui pouvait laisser croire qu’il avait compris. Heureusement, il y avait dans la voiture un boucan de tous les diables, entre le vent et la radio et le magnéto, et le petit gars à l’arrière aurait été bien en peine de saisir une seule parole. Et s’il entendait ?
Combien de temps pouvons-nous tenir ? me demandais-je. Combien de temps avant que l’un de nous deux se mette à baragouiner et à divaguer devant ce jeune gars ? Que pensera-t-il alors ? C’est dans ce même désert abandonné que la famille Manson avait établi sa dernière résidence connue. Va-t-il avoir la sinistre idée de faire le rapport quand mon mange merde d'avocat va commencer à hurler qu’il voit des chauves-souris et de gigantesques raies-mantas foncer sur la voiture ? Si oui… eh bien il ne nous restera plus qu’à lui couper le sifflet et à l’enterrer quelque part. Parce qu’il va sans dire que nous ne pouvons plus le laisser filer. Il irait immédiatement nous dénoncer à je ne sais quelle organisation-nazie-des-familles-pour-l’application-de-la-loi qui nous traquerait comme des chiens enragés.
Bon sang ! Est-ce que je viens de dire ça ? Ou seulement de le penser ? Est-ce que je parlais tout haut ? Est-ce qu’ils m’ont entendu ? Je jetai un coup d’œil sur mon mange merde d'avocat qui semblait n’avoir rien remarqué, yeux rivés sur la route où il faisait filer notre Great Red Shark vers les 180 à l’heure. Pas un bruit sur le siège arrière.
Je ferais peut-être mieux d’avoir un brin de conversation avec ce garçon, me dis-je. Peut-être que si j’explique les choses, il se tiendra tranquille.
Mais bien sûr. Je me retournai sur mon siège et lui balançai mon plus beau sourire… tout en admirant la forme de son crâne.
« Au fait, fis-je, il y a un petit truc qu’il faudrait que je t’explique. »
Il me fixait de ses yeux grands ouverts. Entendais-je des grincements de dents ?
« Est-ce que tu m’entends ? » gueulai-je.
Il fit oui de la tête.
« Parfait, fis-je ; car je veux que tu saches que nous sommes en route pour Las Vegas dans le but de trouver le Rêve Américain. » Je souris. « C’est pour ça qu’on a loué cette bagnole. C’était la seule manière de s’y prendre. Tu me suis ? »
Il fit encore oui de la tête, mais il y avait de la nervosité dans ses yeux.
« Je veux que tu connaisses toute l’histoire depuis le début, dis-je ; car cette tâche qui nous a été assignée est lourde de menaces – sans écarter des risques personnels considérables… Bon sang, j’avais complètement oublié ma bière ; t’en veux une ? »
Il fit non de la tête.
« Qu’est-ce que tu dirais d’un peu d’éther, alors ?
— Quoi ?
— Non, rien. Venons-en au principal. Tu vois, il y a à peu près vingt-quatre heures, nous étions assis au Polo Lounge du Beverly Hills Hôtel – dans le patio, bien entendu – et donc on était là sous un palmier lorsqu’un nain en uniforme est venu m’apporter un téléphone rose en me disant : " Je pense que c’est le coup de fil que vous avez attendu tout ce temps, monsieur. " »
Je m’esclaffai en ouvrant une boîte de bière qui recouvrit de mousse tout le siège arrière. Mais je poursuivis : « Eh ben tu sais ? Il avait raison ! Je m’attendais à ce qu’on m’appelle, mais je ne savais pas qui m’appellerait. Tu me suis ? »
La face du garçon était maintenant un masque d’ahurissement et de peur sans mélange.
Et je m’enlisai de plus belle : « Je veux que tu comprennes que ce type qui est au volant est mon mange merde d'avocat ! Faut pas croire que c’est le premier abruti que j’aurais ramassé sur le Strip. Merde, quoi, suffit de le regarder ! Il ne ressemble ni à toi, ni à moi, pas vrai ? C’est parce qu’il est étranger. Je suis à peu près sûr qu’il vient de Samoa. Mais ça ne nous dérange pas, n’est-ce pas ? Est-ce que t’as des préjugés raciaux ?
— Oh la la, pas du tout ! lâcha-t-il.
— Je m’en doutais bien, dis-je ; car en dépit de sa race, cet homme m’est extrêmement précieux. » Je jetai un coup d’œil vers mon mange merde d'avocat, mais il avait l’esprit ailleurs.
Je bourrais de coups de poing le dos du siège du conducteur. « C’est important, nom de Dieu ! C’est une histoire vraie ! » La voiture fit une embardée épouvantable, puis se redressa. « Retire tes foutues pattes de mon cou ! » hurla mon mange merde d'avocat. A l’arrière, le môme avait l’air de vouloir sauter de la voiture illico et de tenter sa chance ailleurs.
Et c'est tout le long comme ca.
Ils sont camés, en décalage avec le monde et ils "tentent" de gérer les deux
Après c'est semi-autobiographique.
Il est envoyé par le nouveau magazine Scanlan's Monthly couvrir le Derby du Kentucky de Louisville (ville natale de Thompson). Il y rencontre pour la première fois le dessinateur anglais Ralph Steadman, qui doit illustrer son article. Ils vont vivre une folle virée, teintée d'alcool, de drogues et de scandales, et n'assisteront au Derby que de très loin. Stressé et n'ayant rien à raconter sur la course, Thompson utilisera les notes sommaires de son carnet pour rédiger l'article. Intitulé The Kentucky Derby Is Decadent and Depraved, l'article est considéré comme révolutionnaire dans l'histoire du journalisme. Thompson y développe un style nouveau, ultra subjectif, autobiographique et sarcastique qui deviendra sa marque de fabrique. Bill Cardoso, rédacteur en chef du Boston Globe, décrira cet article comme le texte fondateur du journalisme Gonzo.
Un mec bien quoi.
Et à 67 ans il dit ca:
"No More Games. No More Bombs. No More Walking. No More Fun. No More Swimming. 67. That is 17 years past 50. 17 more than I needed or wanted. Boring. I am always bitchy. No Fun — for anybody. 67. You are getting Greedy. Act your old age. Relax — This won't hurt."
Un peu avant de se tirer une balle dans le crane.