صلاح الدين آكلى لحوم البش a écrit:L'éducation tardive des femmes, c'est un mythe quand on parle d'époque où seule l'élite était éduquée. Mais dans tout cela on ne parle pas de roman.
Les femmes ont eu tout le XXe siècle pour publier des romans et elles l'ont fait abondamment, pourtant j'en vois peu sur cette période qui laisseront autant de traces que leurs collègues masculins. Les grands romans sont hantés par l'argent, la violence, la politique, la barbarie, la philosophie, le style, le lyrisme, là où les romans de femmes se baignent dans l'intime, la famille, surtout ses secrets, la propreté et, il faut l'avouer, une certaine tentation du bavardage. Je n'ai aucune idée de la cause de ce que j'avance. Peut-être que les hommes qui n'ont aucune aptitude à l'enfantement subliment dans l'art les vies qu'ils ne peuvent pas créer avec leurs chairs, c'est une théorie qui ne vaut pas grand chose, mais ayant bu pas mal de bières et ayant encore de la MD dans le sang, je me permets de la lancer ici.
Pourtant les femmes savent chanter et elles le font divinement bien, c'est pour cela qu'elles font des grandes poétesses, et si naturellement encore. Plutôt que de courir les rentrées littéraires, de nous infliger des Elfriede Jelinek, des Marie N'Diaye, de faire survivre la psychanalyse de bazar tout en s'abreuvant en cachette de romans historiques minables, elles devraient réhabiliter l'un des genres les plus nobles de tous, mais aujourd'hui le plus oublié, la poésie.
Justement, c'est tout à fait logique que les sujets abordés soient circonstanciels de leur époque et de ce qui pouvait bien tourmenter les femmes, versus - sucent - les hommes, à ce moment là. Mais ta thèse sur la possibilité d'enfanter ou non qui conditionnerait l'aptitude à l'écriture romanesque, voir même carrément à s'exprimer artistiquement... Des restes de drogues dans ton corps tu disais ? L'uniformisation des rôles homme/femme c'est relativement récent et il faudra sans doute encore attendre pour en retrouver l'echo dans tous les supports d'expression. Si on y arrive jamais. Parce que je vois mal comment la vie d'un homme et celle d'une femme ne gardent pas leurs particularités respectives, à moins qu'on débouche sur un genre unique, uniforme, qui sait. Ou qu'on touche à des sujets réellement universels. Mais bref je m'égare.
Ou bien, ou bien... on est justement en train de polémiquer sur les sujets abordés dans les romans, ceux - là même qui te font vibrer, et non pas sur le genre biologique des auteur(e)s. Ce genre, qui par essence, ferait qu'une personne est, oui ou non, un(e) bon(ne) romancier(e). Elles sont peut - être excellentes, mais à traiter d'intime, de famille, de propreté et de bavardage là, ça ne t'a simplement pas touché (et ça ne toucherait peut - être pas grand monde non plus, j'en sais foutrement rien. Là on parle juste de toi). Personne ne doutera qu' il y a des sujets inhérents à tel ou tel genre, où l'un ou l'autre sera plus à même d'en parler, de le mettre en forme, en récit (et ça marche aussi pour la nationalité, la race, l'âge, les conditions de vie). Mais a quel moment s'agit-il carrément d'aptitude à un genre littéraire (romans vs poésies, hommes vs femmes)? Je ne crois pas que la capacité à poser sa prose dépende, comme tu le laisses sous entendre, d'un simple différentiel d'hormones sexuelles. C'est contextuel, historique, tout ce que tu veux, mais pas biologique.
TL;DR Je crois que je suis en train de me faire troller. Mes confuses pour le manque de name dropping mais d'un point de vue purement conceptuel, ce n'est pas parce que tu n'aimes pas les sujets abordés dans les romans écrits par des femmes que ça fait de toute femme une mauvaise romancière.
Mais cool si tu cherches toujours, ça dénote avec ce que tu disais plus tôt mais c'est déjà plus gracieux, <3.