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Si je ne devais choisir qu'un seul album à emporter sur un île déserte, je choisirais à coup sur un album de TooL.

Ce groupe me fout en transe, je l'ai découvert depuis des années et contrairement à tout le reste, je n'arrive pas à m'en lasser, malgré des centaines et des centaines d'écoutes, il y a toujours à découvrir dans leur musique, des nuances, des subtilités qui m'avaient jusqu'alors échapées.

Pour moi, TooL ça ne s'écoute pas, ça se ressent.

Leur plus grande force est sans doute leur diversité, chaque album dégage une ambiance différente, une aura bien particulière, parfois lourde, pesante, parfois pleine d'espoir, proche de l'extase.

Fortement inspiré par Messugah, Led Zep, Zappa et consors, on retrouve des thèmes récurrents dans les messages qu'ils veulent faire passer en se prenant plus ou moins au sérieux : la spiritualité, la religion, la nature humaine.

TooL c'est aussi et surtout Maynard James Keenan, le chanteur tout skinny du groupe, ah il paye pas de mine comme ça le Maynard, mais putain quelle voix, QUELLE VOIX les amis !

C'est ce qui m'a directement fait accrocher aux premières écoutes, ce ton si particulier, pur comme le cristal, qui te traverse le bide et y laisse une résonance mystique qui te remonte par l'échine, ouais, ça me fait ça TooL, et très sincèrement, j'espère que vous avez déjà tous trouvés ou que vous trouverez LE groupe qui vous retournera les tripes comme ces 4 connards de Californien le font pour moi.

MJK c'est également, un gars que seul lui-même comprend, un bon humour de merde (les Bikini Bandits c'est lui), un mec qu'il faut pas le faire chier sur scène parce qu'il connait le Ju-Jitsu, et une postiche de starlette qui pour entretenir le mystère ne joue en live plus que dans le noir, voir même de dos.

On pourrait en dire long également de Danny Carey, le batteur psychotique taillé dans la masse qui en fait est un gros nounours complétement barré dans un trip psychédélique, le plus important à son sujet, c'est qu'il est un des plus impressionant batteur de sa génération, la rythmique lourde, syncopée à mort, tout en nuance, infiniment complexe. (certaines chansons sont polyrythmiques, la classe ultime)
Techniquement aussi puissant que Mike Portnoy (Dream Theater), la créativité artistique en plus.

Adam Jones, sosie officiel de Chewbacca, guitariste à ses heures perdues, a participé à l'élaboration des effets spéciaux de Terminator, bref, il touche sa bille dans le domaine et c'est donc naturellement lui qui s'est collé à la réalisation de leurs clips LSDèsques. (le final à la batterie sur ce morceau est éjaculatoire)

Le premier bassiste, Paul d'Amour, a eu l'excellente idée de mourir tôt, ce connard, ce qui m'évite d'avoir à en écrire un pavé, le nouveau, Justin Chancellor, est très très bon, mais a quant à lui le bon goût de n'avoir aucun carisme, ce qui m'évite à nouveau d'en faire un roman.

LES ALBUMS

Opiate

Leur premier LP, il date de 92 et ça s'entend, les arrangements sont légers, voir inexistants, mais certaines des chansons sont déjà des bombes, pas transcendant donc mais ça se laisse agréablement écouter pour un premier disque.

Passage notable :
I had a friend once he took some acid
Now he thinks he's a fire engine
It's okay until he pisses on your lighter
Kinda smells kinda cool kinda funny anyway

Undertow

Là ça commence à envoyer du gros, glauque et funky à la fois, mais tout de même très dark dans l'ensemble, MJK commence à prendre de la confiance. C'est un album éprouvant à écouter, c'est loud et ça te fout une boule dans le ventre mais putain que c'est bon.

Passage notable :
'Angel of the Lord, what are these tortured screams'
And the angel said unto me,
'These are the cries of the carrots, the cries of the carrots!
You see, Reverend Maynard, tomorrow is harvest day and to them it is the holocaust.'
And I sprang from my slumber drenched in sweat like the tears of one million terrified brothers and roared,
'Hear me now, I have seen the light!
They have a consciousness, they have a life, they have a soul!
Damn you!
Let the rabbits wear glasses!
Save our brothers!'
Can I get an amen
Can I get a hallelujah
Thank you Jesus.
(bruit de bellements de mouton en fond sonore)
Life feeds on life feeds on life feeds on life feeds on........ this is necessary

Aenima

Jugé par beaucoup comme l'album chef d'oeuvre de TooL, Aenima n'est pas simple d'approche, il choque par bien des aspects, je n'arrive même pas en faire une description tant il me laisse admiratif.

Passage Notable :
All you read and
Wear or see and
Hear on TV
Is a product
Begging for your
Fatass dirty
Dollar

So...Shut up and

Buy my new record
Send more money
Fuck you, buddy.

Lateralus

Voici avec Lateralus le tournant ésotérique de TooL, à fond dans le délire spiritualité/réincarnation/énergies/chakra.
Également le plus facilement abordable de la discographie.
Pour moi un des meilleurs, la plupart des titres m'ont mis des claques comme rarement j'en avais pris, le premier adjectif qui me vient à l'esprit pour le décrire c'est "subtile", et malgré cette subtilité ça reste très puissant, incroyable.

Passage Notable :
I know the pieces fit cuz I watched them tumble down
no fault, none to blame it doesn't mean I don't desire to
point the finger, blame the other, watch the temple topple over.
To bring the pieces back together, rediscover communication.
Cold silences has a tendency to atrophy any sense of compassion
_________________________________________________________

We barely remember who or what came before this precious moment,
We are Choosing to be here right now. Hold on, stay inside...
This holy reality, this holy experience. Choosing to be here in...
This body. This body holding me. Be my reminder here that I am not alone in
This body, this body holding me, feeling eternal all this pain is an illusion.
Alive.

10000 Days

On a attendu 5 ans avant que cet album ne nous arrive, et putain 5 ans c'est long, mais quand on voit le résultat, on leur laisse sans problème 5 années supplémentaires pour nous sortir le prochain.
Voilà une très bonne critique de 10000 Days.

Passage Notable :
Monkey killing monkey killing monkey
Over pieces of the ground.
Silly monkeys give them thumbs,
They forge a blade,
And where there's one
they're bound to divide it,
Right in two.
Right in two.

Monkey killing monkey killing monkey.
Over pieces of the ground.
Silly monkeys give them thumbs.
They make a club.
And beat their brother, down.
How they survive so misguided is a mystery.

Il reste tant à dire tellement c'est tout un univers complet et profond, mais je laisse ça aux curieux qui auront le courage de s'y aventurer par eux-même.

En espérant que je suis parvenu à donner envie à certains de découvrir et à d'autre de perséverer, ne vous découragez pas aux premières écoutes, il en faut plusieurs pour commencer à pleinement apprécier.