aliocha a écrit:Bon, j'ai arrêté parce que finalement ce n'est pas mon truc.
Pour ce que j'en ai retenu, le positif :
— l'esprit est génial, c'est peace mais quand même fun ;
— je suis un maniaque de la politesse, j'ai été servi ;
— chaque geste a un sens et se retrouve dans des techniques (se lever, saluer, etc.) ;
— il y a une grande diversité parmi les pratiquants (des nanas, des vieux, des bourrins, etc.) ;
— mon prof était génial, mais ça c'est plutôt pile ou face ;
— les galipettes c'est fun, je m'éclatais comme quand j'avais six ans ;
— tout le délire zen et poétique, c'est parfait ;
— j'ai adoré le sabre, mais c'est le seul truc un peu physique.
Pour les points négatifs :
— c'est de la danse, et c'est trop technique, franchement, un cours d'aïkido, c'est du kata, du kata, du kata, et rien que du kata ;
je sais bien que ce n'est pas le nom consacré, mais ça me fait vraiment penser à ça. Tu répètes le même mouvement à en vomir, et tu n'as jamais le droit à l'improvisation, il n'y a jamais de surprise, j'ai passé tous mes derniers cours à regarder l'horloge, ce n'est pas bon signe ;
— le keikogi (ce que tout le monde appelle le kimono), enfin l'uniforme quoi, ça me saoule, je me sens mal à l'aise dedans, mais avec deux ans de VVD, tu dois avoir l'habitude ;
— les vingt minutes de yoga avant chaque cours, c'est de la torture, c'est pas possible, je préférerais faire des pompes ;
— ok, tu n'es pas là pour viander ton partenaire, ce n'est pas muay-thay ou du krav, mais il y a cette espèce de mentalité ridicule qui fait que les pratiquants les plus expérimentés ont l'impression d'avoir des super pouvoirs et peuvent te faire voler grâce à leur ki, alors que dans les faits, c'est faux, et que tu as parfois des dialogues surréalistes : « mais pourquoi tu ne chutes pas ? — Ben parce que tu dois me faire tomber… — oui, mais si tu ne chutes pas, je ne vais pas pouvoir te faire tomber. »
— je m'attendais à mieux pour les clés : déjà la plupart des uke refusent que tu les termines et tapent avant que ça commence à ressembler à quelque chose, et enfin le nombre de mouvement à enchaîner avant d'en placer une est risible, mais au moins ça fait travailler ta mémoire ;
— pas de coups de pieds, de coups de coude, de saisie… ;
— c'est super mauvais pour les genoux.
Voilà voilà, donc pour moi ça va être systema en juin et ricojitsu dès ce mois-ci (un système inventé par un pote qui s'appelle Rico) ;
Comme dit plus haut, on a vraiment pas fait le même aïkido, ça doit effectivement dépendre du prof/club/fédé (ici FFFAA).
Pour reprendre tes points négatifs :
- "Chez moi" pas de répétitions à outrance, sauf peut-être pour Ikkyio dont on se sert souvent en guise d'échauffement/étirement. Au contraire, depuis 8 mois on a vu un grand nombre de techniques, de formes et d'interprétations différentes. On a un prof "résident" et deux autres qui viennent de dojos voisins qui se déplacent régulièrement, plus des invités et on se déplace pas mal sur des stages. En gros en formateurs ça va du 2éme dan au 6ème. Et le niveau interne est relativement variable (sans même évoqué les gabarits) et ça permet en soi pas mal de variétés sur une même technique. Certains Senseï nous encourage à l'impro (1 seule démo ou juste la description, ou pire juste le nom), en cherchant à nous pousser à l'erreur et à nous remettre en question.
Ce que j'apprécie particulièrement c'est de débuter le cours avec une technique à l'arme (tori+uke), puis seulement uke armé et enfin la technique à mains nues. Et le cours d'après l'inverse avec une autre technique.
Et le temps passe très vite.
- Le dogi, j'ai l'impression que ça dépend pas mal des gabarits, ça l'air de mieux tenir sur les costauds. Je galère aussi quoi.
- Il y a une vraie recherche de sincérité entre les partenaires : si on entends "pourquoi tu tombes pas?" là réponses est "parce que tu foires ta technique". Uke n'est presque jamais mis en cause. Ça marche pas => C'est Tori qui foire. On le vois aussi au niveau de la sécurité entre binômes, genre deux Uke se télescopent en chute, c'est Tori qui va prendre parce qu'il n'a pas géré la direction/force de la projection.
De même, on nous demande de porter les coups à la cible (menton pour jodan par ex), sans y mettre toute sa force certes, mais si Tori bouge pas, il y a quelques bleus.
- Jamais vu un Uke (même en stage) refuser de se faire "terminer", bien au contraire. Je me suis déjà fais engueuler par Uke parce que je ne menais pas une clé ou une immobilisation au bout. Tu commences, tu finis, même (et surtout) si c'est pas propre. L'erreur est valorisé, car sinon pas de progrès.
Pour les mouvements je ne peux te répondre sans savoir des quelles techniques tu parles, c'est trop variable.
- Effectivement pas de coups de pieds/coudes dans une attaque primaire, mais sur des contres à Tori c'est permanent et encouragé. On travail aussi beaucoup sur des saisies (Aï hanmi, Katate dori, Ryote dori, etc) voire des contres sur des clés.
- Tu dois avoir les genoux fragiles, mais ça doit plus venir de ton milieu professionnel ça. J'en ai chié un peu sur les poignets au début, mais maintenant tout roule. Il y a des exercices de préparations très simples.
Le travail des armes (trop rare à mon goût) est vrai régal. Le sabre évidemment, un grand nombre de technique en découle, mais aussi le Jo qu'il sera plus facile d'improviser en "réel" (qui se balade avec un sabre de nos jours?). Le tanto (couteau) ne sert qu'à Uke (normal, optique de défense toussa).
Pour le côté physique, c'est très relatif, dépendant des techniques et du rôle. Mais il est certain que pour un renforcement (cuisses/abdos pour l'aïki) faut voir ça à l'extérieur. J'ai passé mes premiers mois à suer, mais j'étais trop jouasse de me dépenser que j'en faisais trop (et j'avais éviter tout effort pendant 15 ans). Avec le temps ça s'estompe plutôt bien. Mais dans le principe moins tu te fatigues plus tu es bon.
Au final, aucun regret, j'ai fais le bon choix (pour moi). Je suis un feignant pacifiste sans puissance et ça tombe très bien. Je sens de nets progrès qui commence a débordés dans ma vie quotidienne, notamment en terme de stature, déplacements et dans la façon d’appréhender mon environnement. Ça sent le Hakama dans les semaines qui viennent, le pote avec qui j'ai commencé l'a reçu il y a 15 jours (C'est nos trois formateurs récurrents qui décident, la fédé gère à partir du 1er Dan)
Et des bons moment de lulz : "on vous apprends à gérer les coups contre les truands et les saisies contre les flics" ou "Ginette (13 ans, 35 kilo tout mouillé) montre nous la technique avec Riton (50 ans, 120 kilos)". Et le bon charriage sur les judokas qui ont la tranche horaire avant nous qui passent pour des chahuteurs à côté de nos techniques bien proprettes.
Donc soit tu as raison et c'est pas ton truc, soit t'as juste pas chatté dans le choix de ton dojo.